Des insultes ça ? En voici quelques une :
Baronnet = insulte pour noble.
Bric = fripon, coquin
Chiabrena = chiure de merde -- je l'aime bien celle-là
Coquebert = nigaud
Couard = peur, lâche
Devergoigneuse = dévergondée
Houlier = débauché, pillard
Menuaille = populace, canaille
Merdaille = gens méprisables
Sale trogne = sale tête
Il existe aussi des expressions encore utilisées de nos jours. Attention ce ne sont pas des insultes. Certaines ont changé de sens.
À LA QUEUE LEU LEU
Aujourd'hui l’expression signifie " l'un derrière l'autre ".
Leu est la forme ancienne du mot loup (parfois lou). A la queue leu leu devrait donc se lire à la queue du loup le loup.
Au Moyen Age, les loups étaient très nombreux et se déplaçaient en bandes, souvent l'un derrière l'autre. Leur apparition était redoutée par la population.
Brrrr Et une comptine :
http://www.hugolescargot.com/chansons/coloriage-comptine-mon-petit-chat.htmAUTANT EN EMPORTE LE VENT
Rien ne restera, tout sera emporté. Ce proverbe mélancolique évoque l'aspect fugitif et dérisoire des choses humaines: amours, ambitions, désirs, tout est promis à disparaître, comme emporté par le vent. On trouve l’expression chez François Villon, qui en fait le refrain de l'une de ses Ballades (je sais plus laquelle). C’est aussi le titre français du célèbre roman de Magaret Mitchell.
C'EST UNE AUTRE PAIRE DE MANCHES
C'est une autre affaire.
Au Moyen Age, les manches des vêtements n'étaient pas cousues de manière définitive, mais simplement ajustées au dernier moment. Les dames pouvaient, en signe d'attachement, remettre leur manche à leur chevalier qui l'arborait alors à sa lance ou à son écu lors des tournois.
Ce gage amoureux est devenu symbole d'engagement au point qu'on en ait oublié son origine aristocratique et galante.
DANS SON FOR INTÉRIEUR
Le forum désignait la place publique. Au Moyen Age, le mot pris le sens technique de juridiction et surtout juridiction ecclésiastique (pouvoirs de l'Église, en matière de justice, et leur étendue.) On distinguait le for intérieur (l’Église pouvait sanctionner les fautes commises par le biais de la confession et des pénitences), du for extérieur (toutes les affaires touchant à la religion, de près ou de loin, étaient jugées par des tribunaux ecclésiastiques). La distinction changea peu à peu de sens avec les siècles : for intérieur étant notre conscience qui nous juge, le for extérieur, les institutions, juges et tribunaux.
ÊTRE SUR LA SELLETTE
Sens : être exposé au jugement d’autrui, à la critique ou se trouver en position délicate.
La sellette était le petit banc de bois sur lequel s'asseyait l'accusé interrogé par ses juges. Le siège était très bas pour des raisons psychologiques et symboliques. L’accusé se trouvait dans une posture tout à la fois inconfortable et humiliante.
FAIRE AMENDE HONORABLE
Sens actuel : présenter ses excuses, reconnaître qu'on a eu tort.
Au Moyen Age, les châtiments étaient publics afin qu’ils servent d'exemples. Les hérétiques ou ceux qui étaient accusés de sorcellerie, étaient condamnés à reconnaître solennellement leurs fautes. Au XIIème, je crois, le nouveau pape français inventa aussi une taxe sur les péchés pour s'en mettre plein la cassette de son trésor. Tu forniquais hors mariage, tu blasphémais,... hop une taxe à hauteur du péché et tu étais absous.
FAIRE GRÈVE
Sens : Cesser volontairement le travail pour obtenir des avantages.
A Paris, les ouvriers sans travail se réunissaient sur la place de Grève, le long de la Seine et attendaient une éventuelle offre d’embauche.
UN GARNEMENT
A l'origine, garnement signifie tout ce qui peut offrir une protection : vêtement, équipement et même forteresse. A la fin du Moyen-Age, le mot évolue dans le sens de souteneur. Aujourd'hui, de mauvais garçon, le garnement désigne maintenant un enfant, un adolescent. "Vilain garnement !"
UN GRINGALET
Sens : homme ou garçon un peu chétif.
Ce mot viendrait d’un vieux mot suisse signifiant " minus, demi-portion ". Je n'en connais pas à Murten.
L’HABIT NE FAIT PAS LE MOINE
Un des plus anciens proverbes de la langue française.
Sens : il ne faut pas se fier aux apparences qui sont souvent trompeuses.
Les gens du Moyen Age avaient horreur du mensonge et de l'hypocrisie. Chacun devait avoir l'air de ce qu'il était vraiment. Les costumes indiquaient de façon précise le rang social de chacun.
MALIN COMME UN SINGE
Au Moyen Age, malin signifiait " mauvais, méchant ", c'était, comme aujourd'hui encore, un des noms du diable. Le singe que l'on trouvait très laid passait pour un animal diabolique. Vers la fin du XVIIIème siècle, l'adjectif malin prit le sens que nous lui connaissons : astucieux, futé, réhabilitant ainsi les pauvres singes.
METTRE SA MAIN AU FEU
Affirmer énergiquement quelque chose, au point d'y risquer sa main rappelant les lointains jugements de Dieu de l'époque médiévale. Lorsqu'un accusé ne pouvait faire la preuve de son innocence, il pouvait être plongé dans l'eau, pieds et poings liés. S'il surnageait, c'était que l'eau - élément pur et béni de Dieu - le rejetait. S'il coulait comme une pierre, il était innocent... mais parfois noyé ! On pouvait également lui plonger la main dans l'eau bouillante, ou le faire saisir un fer rouge. Innocent, Dieu le protégeait et il sortait indemne de l'épreuve. Le plus souvent, il suffisait que la victime guérisse vite ou survive quelques jours pour qu'elle soit - un peu tard ! -innocentée.
J'arrête là pour le moment. Il en existe moults autres.