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 Livre des Vertues

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Elwiyn
Candide
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MessageSujet: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:34

Qu'est ce que le Livre des vertus ?

Le Livre des vertus est la compilation de tous les textes sacrés de l'Église Aristotélicienne, rédigés par les Pères de l'Église aristotélicienne et traduits et recopiés par les nombreux théologiens et copistes de l'Église actuelle. Le Livre se compose en quatre volumes : Le premier aborde les premiers temps de l'humanité, de la création du monde à l'avènement des prophètes. Le second ouvrage nous raconte la vie des deux prophètes aristotéliciens ayant tous deux eus la révélation de Dieu : le premier, Aristote, grand sage devant l'éternel, ses enseignements ont façonné le monde et la pensée des Hommes. Le second, Christos, miroir de la divinité, illustre par sa vie, il est le modèle absolue de tout Aristotélicien. Le troisième volume est consacré aux saints Aristotéliciens qui ont peuplé le monde Aristotélicien tout au long de l'Histoire, devenant comme Christos des modèles à imiter. Enfin le dernier volume s'accorde à expliquer les sacrements, la liturgie Aristotélicienne, les prières et autres rites aristotéliciens aux laïcs et aux clercs des royaumes. Seuls les deux premiers volumes du Livre des vertus vous seront présentés sur ce parchemin, les deux autres, par leur constante évolution seront disponibles dans la bibliothèque de Rome.
Qu'apporte le Livre des vertus ?

Le livre des vertus apporte les messages et les informations essentiels à l'humanité traitant de l'origine du monde, de sa physique et des débuts de la vie. L'histoire des premiers hommes y est conté, d'Oanylone la maudite à la venue d'Aristote. Vous y rencontrerez la tentatrice Créature sans nom, mais aussi les 7 princes-démons peuplant les 7 enfers, ou encore les 7 archanges du paradis. Aristote et Christos seront les guides de chaque homme et femme, Aristote par son savoir, son enseignement et sa sagesse, Christos par sa vie et sa foi. Eux deux vous ferons découvrir les idées majeures qui gouvernent la pensée des Aristotéliciens
Le livre des vertus est un guide pour chacun, un guide spirituel, moral et politique. Les messages essentiels adressaient par le Très haut y sont transcris, la voie de la vertu y est gravée.
Qu'est ce que l'Église Aristotélicienne ?

L'Église Aristotélicienne, fondée par Christos et ses disciples, regroupe en son sein toute la communauté des Aristotéliciens. Des guides, les clercs, enseigneront aux hommes et effectueront les rituels nécessaires à leur salut. Certains aristotéliciens se retireront loin des excès du monde dans un monastère, pour vivre reclus dans la fraternité et la vertu. Le siège principale de l'Église Aristotélicienne se trouve à Rome, véritable lieu de convergence de tous les religieux des royaumes. Le pape et la curie, sont les garants du Livre des vertus et du bon fonctionnement de l'Église à travers les royaumes.
L'Église est ouverte à tous, dès le niveau 0, la voie de l'Église au niveau 3 permettra de vous engager corps et âme au service de la sainte Église Aristotélicienne.

A présent, plongez dans la sagesse et la foi Aristotélicienne
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:34

Livre 1 : Le mythe Aristotélicien

1. La création

2. La Pré-Histoire

3. L'éclipse

4. La fin des temps

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Partie I : La création

1. L'Univers

2. La vie

3. Les créatures

4. Le doute

5. La réunion

6. La question

7. L'amour

8. La décision

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Chapitre 1 : L'univers

Au commencement, il n’y avait que Dieu.

Il n’y avait encore ni matière, ni énergie, ni mouvement. Il n’y avait même pas le vide, comme celui qui aujourd’hui sépare le monde des étoiles, car même le vide est quelque chose. Non, ce qui Le composait alors, c’était le Néant. Cela ne se définit pas comme l’absence de tout chose car, lorsque l’on dit de quelque chose qu’il est absent, nous avons conscience de la possibilité de son existence. Le Néant, c’est lorsque même l’idée de l’existence est impossible. Sauf pour Dieu.

Mais Dieu est supérieur à tout, y compris au Néant. Il n’a pas de commencement ni de fin. Il est donc l’Infini et l’Eternel. Il est l’Être Parfait, sur qui rien n’a de prise, rien ne peut agir, rien ne peut interférer. Il Lui suffit d’une simple pensée pour que quelque chose passe du Néant à l’Existence et d’une autre simple pensée pour que cela retourne de l’Existence au Néant. Tout Lui est donc possible et tout Lui doit donc son existence.

Dieu est la Matière Première à partir de laquelle tout est créé. La matière, l’énergie, le mouvement et le temps sont eux-même composés de Lui. Ceci fait que tout ce qui existe, ainsi que le Néant lui-même, fait partie de Lui. Il est aussi le Créateur de toutes choses. C’est Lui qui crée tout ce qui existe et lui donne sa forme et son contenu. Il est enfin le Très Haut, car Il est la cause même de l’existence de toutes choses, y compris du Néant.

De ce fait, Dieu sait tout, car le savoir même fait partie de Lui, est créé par Lui et trouve sa cause en Lui. On dit ainsi qu’Il est omniscient. De plus, Il est partout car, aussi loin que l’on aille, on se trouve toujours en Lui. On le qualifie donc d’omniprésent. Enfin, Il peut agir partout car, étant partout et sachant tout, rien ne peut entraver Son action.

Dieu pensa et un point minuscule apparut. Ainsi, par la création de cet unique minuscule point, Il venait de faire disparaître le Néant. Dorénavant, Il serait composé de l’Existence et du vide, mais plus du Néant. Il décida de nommer ce point minuscule “univers” et le fit exploser en une myriade d’étoiles, qui vinrent peupler le vide. Jamais plus, elles ne cessèrent de resplendir au firmament céleste.

Alors Dieu créa les deux mouvements: les choses lourdes iraient vers le bas et les choses légères vers le haut. Il créa également les quatre éléments. Le plus lourd était la terre. Puis venaient l’eau, le vent et le feu. Il les disposa dans l’ordre hiérarchique de leur pesanteur. La terre se trouvait donc au centre. Elle fut recouverte par l’eau, elle-même recouverte par l’air. Enfin, le plus léger des éléments, le feu, vint couvrir le tout.

Cette boule de matière, Dieu la nomma Monde. Afin que mouvement se fasse, Il entreprit de défaire l’ordre hiérarchique des éléments. Il plaça le feu au centre de la terre et l’eau dans le ciel, au-dessus de l’air. Les éléments bougeaient, alternant ordre et désordre, retournant systématiquement du désordre à l’ordre. Dieu se plaisait à voir comment Sa création se mouvait pour correspondre à l’ordre hiérarchique de leur pesanteur.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:35

Chapitre 2 : La vie

Mais Dieu était parfait, alors que Sa création était imparfaite. Alors qu’Il était conscient de Lui-même, Sa création ne pensait pas. Alors qu’Il choisissait ce qu’Il faisait, Sa création ne faisait que s’adapter. Alors qu’Il était capable de créer, Sa création ne faisait que se suffire à elle-même. Alors qu’il voulait aimer Sa création et être aimé d’elle en retour, elle en était incapable.

Dieu réunit alors l’amour qu’Il avait en Lui. Il en fit l’esprit, qui ne pouvait être ni touché, ni vu, ni senti, ni goûté, ni entendu, car il était différent de la matière. L’esprit contenait l’intelligence, composée de la raison et des sentiments. Dieu y en avait mis le plus de Lui-même: la capacité de choisir et celle de ressentir. Le Très Haut associa la matière à l’esprit, pour que ce dernier puisse exister en harmonie avec le monde, et nomma le tout “vie”.

Mais la vie était imparfaite. Bien que créée par Dieu et composante de Lui, elle n’était pas Lui tout entier. Sa capacité de choisir était partielle, car son savoir et son pouvoir n’était pas illimités. Sa capacité de ressentir était tronquée, car elle était composée de matière, neutre et impersonnelle. Mais Dieu voulait aimer la vie et que la vie l’aime en retour.

Mais, pour que Dieu et la vie puissent s’aimer mutuellement, il fallait que cette dernière s’efforce constamment de se rapprocher de la perfection divine. Car elle était incapable de l’égaler. Le Très Haut créa donc le troisième mouvement: les choses supérieures iraient vers Dieu. Ainsi, la matière dont la vie était composée étant une chose lourde, elle fut posée sur le monde, car elle allait vers le bas. Mais, comme elle était aussi composée d’esprit, qui était une chose supérieure, elle tendrait vers la perfection divine.

Et sur le monde, la vie prit une multitude de formes, des plus petites aux plus grandes. Les végétaux s’emplissaient de la lumière des étoiles, couvrant ainsi le monde d’une couche de verdure. Les animaux gambadaient ou voletaient entre les végétaux. Ainsi, alors que Dieu semblait immobile, la vie se manifestait par un mouvement incessant. En effet, Dieu, étant éternel, n’était pas soumis à ce besoin perpétuel de mobilité qui faisait que la vie était sans cesse en activité. Il paraissait ainsi être immobile. Mais c’est cette action ininterrompue que Dieu aimait par dessus tout observer dans Sa création.

Mais Dieu n’avait pas conçu le mouvement de la vie comme une force infinie et, pour qu’il se perpétue, il fallait que l’animal broute le végétal, que le prédateur dévore la proie, et que les cadavres d’animaux pourrissent pour nourrir les végétaux. Ainsi, la mort faisait partie intégrante de la vie. Mais, pour que cela ne détruise pas Ses créatures, Dieu partagea chaque espèce en deux principes complémentaires, qu’il appela masculin et féminin. Tous deux étaient égaux et devaient se rechercher pour s’unifier, et ainsi perpétuer la vie.

Ainsi, de la vie Dieu créa le temps, où la mort succède à la vie, la vie à la mort, et la progéniture à ses géniteurs. De même, l’eau rejoignait le ciel pour descendre sur terre et alimenter les rivières, et le feu sortait des volcans pour alimenter la terre, qui s’accumulait pour nourrir le feu en son sein. Le monde tout entier était uni dans un mouvement perpétuel de vie, alors que Dieu paraissait immobile, échappant aux contraintes du temps.

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Chapitre 3 : Les créatures

Un groupe de ces créatures composant la vie décida de parcourir le monde pour découvrir les autres espèces, tant animales que végétales. Tous prirent leurs affaires sur leur dos et parcoururent le monde, poussés par la soif de découverte qui leur avait fait prendre cette décision.

Ils arpentèrent donc le monde. Ils grimpèrent sur des collines verdoyantes et de gigantesques montagnes. Ils traversèrent des ravins, burent dans des rivières, se reposèrent dans des prairies. Ils dégustaient tout ce que la vie avait à donner de plus beau et doux. Ainsi, ils goûtèrent à la saveur du miel et des fruits. Ils s'enivrèrent de la senteur des fleurs. Ils admirèrent les aurores boréales et les arcs-en-ciel.

Dieu, dans son infinie perfection, avait fait de la vie une merveille, un délice pour ceux qui savaient la déguster. Mais toutes les créatures ne savaient pas apprécier ce cadeau à sa juste valeur. Ainsi, le petit groupe fut surpris à chaque fois qu’il rencontra de nouvelles espèces. Chacune d’elles était dotée de talents qui les rendaient uniques. Ainsi, le petit groupe pouvait admirer à quel point Dieu avait doté la vie d’une infinie variété de richesses. Chaque espèce était l’occasion pour chacun d’entre eux d’en admirer les particularités.

Ainsi, ils rencontrèrent des vaches. Celles-ci, broutant placidement l’herbe, donnaient la tétée à leurs petits. Plus loin, ils passèrent près d’une plaine recouverte de blé, ondulant sous la brise, et croisèrent la route de nombreux moutons au doux pelage blanc, qui broutaient eux aussi paisiblement. Continuant de cheminer à travers le monde, ils entendirent le chant joyeux des oiseaux. Levant les yeux au ciel, ils les virent virevolter sous les doux nuages couleur de crème, alors que le ciel d’azur était enluminé par l’astre solaire.

Ils s’arrêtèrent un moment pour déguster des légumes goûteux, rivalisant de formes, de senteurs et de saveurs. Pendant leur repas, ils purent suivre les galopades de plusieurs chevaux dont les crinières volaient au vent. Plus loin, ils s’approchèrent d’un lac et virent des poissons jouer à se poursuivre mutuellement. Non loin du rivage avaient pris racine une forêt de gigantesques chênes dont les branches formaient comme un gigantesque dôme de feuilles vertes.

Plus loin, ils virent un champ de maïs dont les épis se gorgeaient de soleil. Quelques cochons s’y trouvaient, en train de s’en nourrir. Mais toutes ces créatures ne surprenaient pas seulement le petit groupe par la variété de leurs natures, mais également par un aspect commun plus troublant.

En effet, tous avaient comme point commun de se vanter d’être l’espèce préférée de Dieu. Leurs talents étaient la raison qu’ils avançaient tous. Les vaches vantaient leur nombreuse progéniture, les moutons leur laine, les oiseaux leurs ailes, les chevaux leur vitesse, les poissons leur possession des mers, le plus grand territoire du monde, les chênes leur longévité sans égal, le blé, le maïs, les fruits et les légumes leurs goûts et leurs senteurs variés, le cochon sa force...

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Chapitre 4 : Le doute

Le petit groupe décida de s’arrêter un moment. Ils s’installèrent sur une colline verdoyante, où poussaient de superbes fleurs que les abeilles venaient butiner. Une légère brise venait courber l’herbe. Les oiseaux chantaient. Les étoiles venaient éclairer les créatures pendant qu’elles posaient leurs sacs à terre et s’asseyaient en cercle. L’ambiance était maussade, car elles se posaient toutes la même question.

Toutes les espèces qu’elles avaient rencontré était doté d’un talent particulier. Les vaches, créatures qui broutaient placidement l’herbe, avaient une nombreuse famille. Les moutons avaient une laine douce et volumineuse. Les ailes des oiseaux leur servait à parcourir le monde en volant. Les chevaux, nobles et fougueux animaux, galopaient à la vitesse de l’éclair. Les poissons étaient les maîtres des vastes océans. Les cochons étaient puissants et farouches.

Même les végétaux étaient dotés de talents uniques. Les chênes étaient dotés d’une longévité qui n’avait rien à envier à leur taille. Le blé se multipliait à l’envie, couvrant de larges territoires. Le maïs avait ses épis, gorgés de vie. Les fruits avaient un délicieux goût sucré et les légumes des senteurs appétissantes. Et le petit groupe s’interrogeait. Mais pourquoi leur espèce n’avait-elle aucun talent particulier?

Certes, les créatures du petit groupe avaient des mains, mais leur force n’égalait pas celle du cochon. Certes, elles avaient des jambes, mais elles ne les amenaient pas aussi loin que les oiseaux et pas aussi vite que les chevaux. Certes, elles pouvaient procréer, mais pas autant que les vaches ou le blé. Certes, certaines étaient barbues, mais c’était une bien piètre consolation comparé à la volumineuse laine des moutons.

Certes, elles étaient pleines de vie et de santé, mais bien moins que le maïs, les fruits et les légumes. Et elles n’osèrent même pas se comparer à la longévité et à la taille des chênes. Toutes ces créatures, animales comme végétales, avaient de sérieux arguments pour affirmer, tel qu’elles le faisaient, qu’elles étaient les préférées de Dieu. Leurs talents étaient uniques. Alors, le petit groupe essaya de se trouver un talent qui était propre à son espèce.

Son espèce se tenait debout. Mais quel avantage cela lui donnait? “Aucun”, répondirent de concert tous les membres du groupe. Leurs mains leur servaient à construire des outils, mais c’était pour compenser le manque de griffes ou d’autres organes. Ainsi, leur estomac était si faible qu’il leur fallait cuire la viande pour la manger. Et leurs yeux étaient si peu perçants, contrairement aux chats ou aux hiboux, qu’il leur fallait s’éclairer dans le noir. Leur fourrure était si peu épaisse qu’ils devaient s’abriter lorsque la pluie, la neige ou la grêle tombaient ou lorsque le vent soufflait trop fort.

Faisant ce sinistre constat, les créatures du petit groupe se mirent à pleurer. Ils étaient persuadés que leur espèce était le moins aimée de Dieu, qu’Il les méprisait, qu’ils étaient la lie de Sa création. Un silence pesant s’était installé, alors que tous se regardaient mutuellement, chacun cherchant dans les regards des autres une réponse à ses questions. Mais ces regards ne portaient aucune réponse. Ils étaient juste dégoulinants de larmes.

Mais l’un d’eux était resté à l’écart du groupe. Il regardait vers les étoiles. Tous les membres du groupe le négligeaient, le considérant comme un faible d’esprit. Il leur répondait souvent “Heureux les pauvres en esprit...”, mais ne savait que rajouter à cette réplique. Pourtant, de tous, il était le seul à se demander ce que Dieu désirait, au lieu de se plaindre de son sort. Cet homme s’appelait Oane.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:37

Chapitre 5 : La réunion

Dieu regardait, ému, le petit groupe de créatures qui pleurait. Elles se sentaient abandonnées de Lui, car elles n’étaient pas dotées de talents particuliers. Elles en étaient venues à croire qu’Il les détestait, alors qu’Il aimait chacune de Ses créations. Elles faisaient partie de Lui et les détester reviendrait à haïr une part de Lui. Il avait créé l’univers, le monde et la vie pour pouvoir les aimer, et Il les aimait.

Par à cet amour, Dieu avait doté chaque espèce de créatures composant la vie de talents afin qu’elles trouvent toutes leur place dans Sa création. Mais ce magnifique cadeau restait invisible aux yeux de ce petit groupe membre. Les humains qui le composaient étaient habités par le doute, restant aveugles à Son amour. Leurs larmes étaient sincères mais injustes. Ils ne demandaient qu’à être aimés de Lui, mais ne voyaient pas qu’Il le faisait déjà.

Les autres créatures étaient conscientes de ce cadeau, mais n’en avaient pas compris la raison. Elles s’imaginaient toutes être les seules à être ainsi récompensées. Les unes pensaient que seule la force étaient un cadeau de Dieu. D’autres faisaient la même erreur avec la vitesse, la nombreuse progéniture, la longévité, la laine, la capacité à voler ou encore le territoire qui leur avait été alloué par Lui. Elles s’estimaient donc toutes favorisées de Lui et se croyaient Ses préférées.

Mais cet humain, que les siens appelaient Oane, portait en lui le germe du talent que Dieu avait donné aux siens. Il prenait petit à petit conscience du véritable amour que Dieu portait à Sa création. Il commençait à comprendre que chaque composante de la création était aimée de Dieu, mais ne savait pas encore pourquoi. Il passait son temps à regarder les étoiles, espérant y trouver le Très Haut, mais il ne savait rien de Son omniprésence.

Alors, Dieu décida que le temps était venu de donner sa véritable place dans l’univers à l’espèce dans laquelle se trouvait la seule créature qui comprenait l’amour, seul véritable sens de la vie. Il se dit qu’il fallait éprouver l’amour que Ses créatures avaient pour Lui. Pour ce faire, Il décida de réunir toutes les créatures du monde en un seul endroit et de leur demander ce qu’était la vie. Ce qu’Il ferait d’elles dépendrait de leurs réponses.

Alors, d’une seule pensée de Dieu, toutes les créatures du monde entier furent au courant de la convocation divine. Sans attendre, elles se mirent en route. Il existait une gigantesque plaine verdoyante sur un continent verdoyant. C’était là que le monde entier devait se réunir pour entendre la question divine. C’était là que le sort de l’univers allait se jouer.

Il fallut de nombreuses années pour réunir tant de créatures. Toutes ne survécurent pas à ce long voyage, mais aucune n’avait l’intention de rebrousser chemin. Dieu avait insufflé en elles l’envie irrépressible de venir rejoindre la grande réunion de toute la création. Elles traversèrent les mers, les montagnes, les glaciers, les déserts brûlants et tant d’autres lieux difficiles. Elles continuaient cependant à vivre, à mourir, à se nourrir et à procréer. Mais tout cela en ne cessant jamais d’avancer.

Et enfin vint le jour fatidique où toute la création était réunie.

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Chapitre 6 : La question

Ce fut la plus grande concentration de créatures qui ait jamais eu lieu.

Elles étaient plusieurs milliards à s’être réunies sur la même gigantesque plaine. Elles se côtoyaient sans la moindre animosité. Les loups attendaient auprès des moutons, les chiens auprès des chats, les aigles auprès des mulots et les lions auprès des gazelles. On y voyait même des végétaux. Ainsi, les chênes, sapins, peupliers, oliviers, pommiers, dattiers et autres arbres formaient la plus gigantesque forêt qui soit. Les fleurs, les légumes, les fruits, le blé et le maïs étaient aussi présents. La gigantesque plaine était un véritable sanctuaire pour toute la vie, car elles attendaient toutes patiemment que Dieu viennent à elles pour leur poser la question.

Alors gronda le tonnerre, les nuages s’écartèrent et une douce lumière se fit dans l’espace ainsi dégagé dans le ciel. Parmi les créatures, un grand silence se fit. De la lueur céleste, une voix grave, pénétrante, mais douce et sereine se fit entendre. Alors, la voix dit: “Ecoutez-Moi, vous que J’ai conçu, car Je suis votre Dieu. Sans Moi, vous n'existeriez pas, et à Moi, vous devez fidélité.”

Dieu ajouta: “Nombre d’entre vous se disent Mes préférés, mais jamais Je n’ai jusqu’alors donné de préférence quelque créature que ce soit. Alors, le temps est venu que Je change cela. Le temps est venu que Je fasse un choix parmi Mes créatures. Le temps est venu que Je nomme une espèce parmi vous “Mes enfants”. Pour faire ce choix, Je vais vous poser une unique question.”

Dieu leur demanda donc: “Vous vivez grâce à Moi, car Je suis votre créateur. Vous vous nourrissez, vous vous reproduisez, vous élevez votre progéniture. Mais vous ne savez pas pourquoi vous vivez. Selon vous, quel sens ai-Je donné à la vie?”.

La plupart des créatures ne surent que répondre. Elles se regardaient les unes les autres, espérant trouver chez leurs voisines la réponse à cette bien étrange question. On pouvait observer un poisson rester béat, ne sachant que dire, un cheval frottant le sol de ses sabots, un chêne se courbant, cherchant désespérément la réponse à ses racines, et même une colombe se grattant la tête en signe de réflexion.

Mais l’une d’entre elles s’avança. Elle semblait sûre d’elle et de sa réponse. Toutes les autres espèces lui ouvrirent le passage et, bientôt, un espace se dégagea autour d’elle. Elle leva les yeux vers Dieu, mais son regard était plein de suffisance. Elle répondit: “Tu as fait les créatures animées par le besoin de se nourrir. Tu as fait les forts capables de dévorer les faibles. Sans conteste, il s’agit donc d’assurer la domination du fort sur le faible!”.

Elle ajouta: “J’en veux pour preuve que je suis le dernier représentant de mon espèce. Seul le plus fort a survécu parmi les miens! Si Tu me nommes “Ton enfant”, je saurai Te montrer qui, de toutes créatures, doit dominer le monde.”

Elle attendit que Dieu la félicite pour sa réponse, mais en vain. Car Il ne lui répondit pas.

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Chapitre 7 : L'amour

Dieu ne répondit pas à la créature qui avait fait l’apologie de la domination du fort par le faible.

Il se tourna vers un groupe de créatures. C’était justement celui qui faisait partie de l’espèce humaine et qui avait parcouru le monde. Dieu savait que ce groupe se croyait rejeté par Lui. Ces humains pensaient être privés de tout talent. Ils estimaient être mis à l’écart de la création du fait de leur prétendue infériorité. Mais, parmi eux, l’humain qui portait le nom d’Oane détenait, sans en être sûr, la réponse à la question posée par le Très Haut.

Car Oane doutait. Il regardait souvent les étoiles, espérant voir Dieu. Il aimait le Très Haut d’un amour sincère, mais ne savait pas si cela était le véritable sens de la vie. Il voulait bien donner sa réponse, mais il était considéré comme faible d’esprit par son groupe et personne ne voulait le laisser parler. Mais Dieu était omnipotent. Il avait écouté le groupe d’humains se plaindre. Mais surtout, Il avait perçu l’amour et le doute dans le coeur d’Oane.

Alors, depuis le ciel, un rayon de lumière se fit et vint nimber Oane. Toutes les créatures furent ébahies, admirant la douce lumière qui auréolait l’humain. Elles s’écartèrent alors, le laissant seul face à Dieu. Il contempla son corps enluminé d’un regard plein de curiosité. Puis il se tourna vers les membres de son groupe. Pour la première fois de sa vie, il put voir dans leur regard non pas du mépris mais du respect.

Et Dieu lui demanda: “Et toi, l’humain, n’as-tu rien à Me répondre? J’ai ici convoqué toute Ma création pour trouver celui qui donnera la juste réponse à Ma question. Tu es venu et tu n’as pas répondu. Alors, maintenant, Je te somme de le faire!”. Alors, Oane, terrifié par le ton sévère de son créateur, leva les yeux vers Lui et, d’un ton hésitant, dit: “Mais, ô Très Haut, je ne sais si ma réponse est juste...”. Et Dieu lui ordonna: “Parle et je te le dirai!”.

Alors, Oane répondit: “Tu as certes fait Tes créatures se nourrissant les unes des autres. Il leur faut chasser et tuer pour se nourrir. De même, il leur faut se battre pour défendre sa vie. Mais il n’y a pas de fort ni de faible. Personne ne rabaisse ni ne piétine les autres. Nous sommes tous unis dans la vie et nous sommes tous Tes humbles serviteurs. Car Tu es notre créateur.”

“C’est pour cela que Tu as donné des talents plus beaux les uns que les autres à toutes Tes créatures. Chacune d’elles a sa place dans Ta création. Son talent permet à chacune d’elles de la trouver. De ce fait, il n’y a pas de créature préférée de Toi, ô Très Haut. Nous sommes toutes pareillement aimées par Toi et nous nous devons tous t’aimer en retour. Car, sans Toi, nous n’existerions pas. Tu nous a créé alors que rien ne t’y obligeait et nous nous devons de t’aimer pour te remercier de ce geste.”

“Nous sommes certes enchaînées à la matière, certes soumis à ses lois, mais notre but est de tendre vers Toi, l’Esprit Éternel et Parfait. Donc, selon moi, le sens que Tu as donné à la vie est l’amour.” Alors Dieu dit: “Humain, puisque tu es le seul à avoir compris ce qu’était l’amour, Je fais de tes semblables Mes enfants. Ainsi, tu sais que le talent de ton espèce est sa capacité à M’aimer et à aimer tes semblables. Les autres espèces ne savent aimer qu’elles-mêmes.

Chapitre 8 : La décision

Toutes les autres créatures furent surprises de cette décision de Dieu de faire des humains Ses enfants. Elles ne comprenaient pas ce qu’était l’amour et ne pouvaient concevoir que le Très Haut y accorde tant d’importance. Toutes se mirent à chuchoter, espérant que l’une d’elles explique aux autres ce choix divin.

Mais Dieu tourna Sa voix en direction des créatures qui n’avaient pu Lui donner de réponse. Il leur dit: “Vous qui n’avez pas su me répondre, vous qui vous prétendiez Mes créatures préférées. Vos esprits ne seront plus des choses supérieures. Elles ne tendront plus vers Moi. Comme vous serez dorénavant soumis à l’humain, de part votre nature strictement matérielle, je vous prive du langage. Vous bêlerez, meuglerez, grognerez, siffloterez, miaulerez ou aboierez jusqu’à la fin des temps!”.

Puis, Dieu tourna Sa voix en direction de la créature qui avait affirmé la domination du fort sur le faible. Il lui dit: “Puisque tu es si sûre de ton choix, je te laisse l’occasion de le prouver. Tu conserveras ton esprit, mais ton corps sera fait d’ombre. Ainsi, tu vivra, seul, côtoyant les humains, jusqu’à ce que Je te délivre de ta peine. Ainsi, personne ne te verra et personne ne te nommera, car J’ai Moi-même décidé de ne pas le faire.”

Dieu tourna ensuite Sa voix en direction d’Oane et lui dit: “J’ai fait de ton espèce Mes enfants. Je fais maintenant de vos esprits des âmes. Elles se différencient des esprits des autres espèces en ce qu’elles resteront dorénavant les seules à être de nature supérieure, à tendre vers Ma divine perfection. Ainsi, je divise le temps en sept parties, appelées “jours”, afin qu’à chaque septième jour, toi et les tiens vous vous réunissiez pour honorer votre père: Moi.”

“Mais il faudra encore que, chaque jour, toi et les tiens fassiez perdurer votre espèce. A l’exception de celle que Je n’ai pas nommée, J’ai fais de toutes les créatures vos soumises. Ainsi, vous vous en nourrirez, sans qu’elles ne se nourrissent de vous. Ce pouvoir dont vous disposez de vous nourrir des autres espèces, Je le nomme “travail”. Mais, afin que vous n’oubliiez jamais que ce pouvoir est un don de Moi, vous récompensant ainsi de ta bonne réponse, Oane, le travail sera laborieux, difficile, usant et fatigant. Mais ne te plaints pas de la souffrance que cela te cause, car, en vérité, c’est un bien beau cadeau que Je te fais.”

“Afin que vous remplaciez par de nouvelles générations celles dont la vie se termine, je vous fais un cadeau bien plus beau encore. Cet amour que J’attend de vous, Je vous permet aussi de l’éprouver également envers vous, en couple. La tendresse et le désir mutuels seront les composantes de ce pur sentiment. La procréation en sera le but. Mais seul l’amour que J’aurai béni pourra permettre l’acte de chair, afin que votre espèce perdure dans Mon amour.”

Alors, Dieu créa deux astres au-dessus du monde. L’un, rayonnant de lumière, fut appelé “soleil”. L’autre, luisant froidement, fut nommé “lune”. Dieu expliqua à Oane: “Que votre fidélité soit celle des enfants envers leurs parents ou je serais aussi sévère que les parents envers leurs enfants. Car, lorsque chacun de vous mourra, Je le jugerai, en fonction de la vie qu’il a mené. Le soleil inondera chaque jour le monde de sa lumière, par preuve d’amour pour Ma création. Ceux, parmi les tiens, que j’y enverrai, vivrons une éternité de bonheur. Mais entre chaque jour, la lune prendra la relève. Et ceux qui, parmi les tiens, y seront jetés n’y connaitront plus que la tourmente.”
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:37

Partie II : La pré-Histoire

1. Oanylone

2. Le travail

3. L'acédie

4. Les péchés

5. Le roi du péché

6. La punition

7. L'exode

8. Le paganisme

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Chapitre 1 : Oanylone

Les humains étaient désormais les enfants de Dieu. Cela avait pour conséquence qu’ils étaient maintenant dotés dune âme, qui serait jugées à la fin des temps en fonction de leur pratique de la vertu. De plus, cela faisait qu’ils étaient maintenant voués à travailler pour assurer leur subsistance. Les autres créatures de la création, exceptée celle que le Très Haut n’avait pas nommé, leur étaient soumises. Les humains pouvaient ainsi les cultiver et les élever pour s’en nourrir.

Dieu n’intervint plus dans le monde, laissant Ses enfants vivre et prospérer. Il avait donné à la créature qu’Il n’avait pas nommée la liberté de les tenter pour qu’ils doivent avoir à choisir entre le chemin de la vertu et celui du péché. Etant omniscient, Il savait déjà comment serait leur avenir, mais il voulait que ce soit à eux de faire leurs preuves, sans les juger par avance.

Oane, celui qui avait correctement répondu à Dieu, était maintenant passé du statut simple d’esprit de la communauté à guide de celle-ci. Il ne rechignait pas à la tâche. Il les conduit à travers le monde se trouver un lieu propice à leur épanouissement. Pendant des années, ils traversèrent des déserts, des montagnes et des plaines du monde entier. Oane s’affaiblissait tout au long de ce périple, mais il n’abandonna jamais.

Finalement, le jour vint où ils trouvèrent une vallée propice à leur établissement. Il s'y trouvait un lac, qui semblait foisonnant de poissons. De vastes espaces étaient propices à l’élevage et à la culture. Les forêts environnantes fourniraient du bois. Il y avait même un verger, où poussaient de nombreux arbres fruitiers. La vallée se trouvait au pied d’une montagne, d’où des minéraux, tels que de l’or, du fer ou du charbon, pouvaient être extraits.

Oane était ravi que sa quête soit enfin arrivée à son terme. Il admirait la plaine du regard lorsqu’il s’effondra. Tous s’attroupèrent autour de lui pour lui venir en aide. Quelques uns tentaient de le maintenir dans une position presque assise, mais il était clair pour tous qu’il vivait ses derniers instants. Mais, malgré le tragique de l’événement, alors que tous étaient effarés, Oane arborait un sourire plein de sérénité.

Il dit: “N’ayez crainte, car ma mort n’est qu’un passage pour rejoindre Dieu. J’ai atteint la place que Dieu m’a réservé dans le monde et ait accompli ce qu’Il attendait de moi. La mort n’est pas pour moi la perte de la vie mais le passage vers une autre, bien meilleure. Il en sera de même pour vous si vous savez vivre dans la vertu. Alors, que vos larmes ne soient pas de tristesse mais de joie, car le Très Haut me fait le plus beau des cadeaux. Aimez Le et Il vous aimera. Adorez-Le et Il vous bénira. Vivez dans la vertu et Il vous accueillera à Ses côtés.”

Alors, il rendit son dernier soupir. Et tous se regardèrent les uns les autres, ne comprenant pas cette sérénité qui s’affichait encore sur le visage de leur guide. Ils enterrèrent son corps au milieu de la vallée, là où ils vivraient dorénavant. Ils firent le serment que, chaque semaine, ils se réuniraient autour de sa tombe, afin qu’il les accompagne et les guide lorsqu’ils rendraient hommage à Dieu.

Mais aucun ne comprit l’amour qu’avait Oane pour Dieu lui fasse accepter la mort avec autant de sérénité. Mais personne ne voulait lui faire le moindre reproche, à lui qui avait tant fait pour eux. En hommage à sa vie au service des humains et de Dieu, ils décidèrent de nommer la cité qu’ils allaient construire Oanylone, “la cité d’Oane”.

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Chapitre 2 : Le travail

Le temps faisant son travail, les hommes et les femmes devinrent de plus en plus nombreux, maintenant leur amour pour Dieu et rejetant dans l’ombre La Créature Sans Nom. Celle-ci nourrissait chaque jour un peu plus son amertume et sa colère envers ce peuple tant aimé de Dieu qui lui avait pris sa place de reine de la Création. Les hommes et les femmes vivaient insouciants alors que dans l’ombre, leur ennemi préparait sa vengeance.

Dieu avait ordonné aux hommes et aux femmes de travailler pour assurer leur subsistance. Ce dur labeur les éloignait ainsi de l’acédie. Et les hommes et les femmes savaient être inventifs, car Dieu les avait conçus ainsi. Ils récoltaient ce qu’Il avait placé pour eux dans la nature. Ils se mirent à contrôler ces ressources afin d’assurer leur subsistance et leur vie n’en fut que meilleure.

Ils prirent le blé qui poussait dans la nature et le cultivèrent dans leurs champs. Le meunier transforma le blé en farine dans son moulin. Le boulanger la cuisit dans son four pour faire le pain. Ils prirent le maïs qui poussait dans la nature et le cultivèrent dans leurs champs. Ils prirent les légumes qui poussaient dans la nature et les cultivèrent dans leurs potagers. Ils cueillirent les fruits qui se trouvaient dans certains arbres et purent ainsi s’en nourrir. Le plaisir apporté par les légumes et les fruits les rendait plus agréables à côtoyer.

De la mer, des rivières et des lacs, ils pêchèrent du poisson. Et leur intelligence s’en trouva grandie. Ils inventèrent la barque et les poissons se firent plus nombreux encore entre leurs mains. Parfois, certains d’entre eux se réveillaient un matin sous une barque. Ils priaient alors Dieu de ce cadeau. Ils élevèrent des vaches, des cochons et des moutons dans leur pâturage, prenant soin de ces créatures qui leur avait été confiées par Dieu. Ils les nourrirent et ces créatures devinrent plus grasses.

Le boucher prépara la viande à partir des carcasses de ces créatures. Pour cela, ils inventèrent le couteau, instrument permettant de séparer les chairs les unes des autres. La viande qu’ils en tirèrent les nourrissait, mais ils se sentaient surtout plus forts après en avoir consommé. Des vaches, ils prirent également le lait, doux nectar sans égal.

Ils tondirent les moutons et en prélevèrent la laine. Ils en récupérèrent la peau pour en faire du cuir. Le tisserand lia la laine et le cuir pour en faire des vêtements, qui les protégeaient du vent et assuraient la décence de leur apparence. La nature leur donnant accès à tout ce qu’ils pouvaient espérer, ils durent inventer des tonneaux, où ils purent entreposer les fruits de leur labeur.

Pour se protéger lorsque les fenêtres du ciel s’ouvraient, ils créèrent les maisons et y habitèrent. Ils les aménagèrent avec des lits, des bougies, des tables, des chaises... et tout ce qui pouvait améliorer le confort de leur vie. Pour cela, le mineur préleva la pierre et le fer dans les mines. Et le bûcheron coupa le bois des arbres. Pour faciliter ce travail, le forgeron modela le fer et le bois pour en forger des outils, tels que les haches ou les couteaux.

Parfois, Dieu contribuait à cet âge de bonheur en donnant à ceux qui savaient aimer le monde de la nourriture, qu’ils n’avaient alors pas à produire. Parfois également, ils les encourageait en les rendant temporairement plus forts, plus intelligents ou plus charismatique. Et le dimanche, avant le repas, ils se réunissaient au milieu de leurs habitats, autour de la tombe d’Oane, pour prier ensemble Celui qui les aimait tant. En effet, ils n’avaient pas encore de clercs, car n’en avaient pas encore l’utilité, étant en communion directe avec Dieu.

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Chapitre 3 :

La société des hommes et des femmes était belle et raffinée.

Ainsi, ils apprirent à produire du vin à partir du raisin, après de longues années passées à tenter de saisir les subtilités de l’affinement d’une telle boisson. Ils découvrir également à brasser la bière à partir de l’orge et du houblon. Pour cela, ils inventèrent des fours à la taille impressionnante. Ils durent apprendre à travailler de concert afin d’arriver à de tels résultats. Mais d’aucuns ne doutaient que le jeu en valait la chandelle.

De plus, les arts et les sciences furent alors conçues pour les élever encore plus vers Dieu. Ils apprirent à composer de la musique, les chants devenant de plus en plus beaux et les instruments qui les accompagnaient de mieux en mieux conçus. Ils découvrir les plantes qui soignaient les plaies et les maladies, afin que leur santé serve à glorifier le Très Haut plus longtemps. Ils inventèrent l’écriture, qui leur permit de conserver tout leur savoir pour les générations à venir.

Dieu était satisfait. Ses enfants se sublimaient dans la place qu’Il leur avait donnée. Mais Il savait que ce beau printemps allait voir les fleurs de la vertu se faner. Car la Créature Sans Nom ruminait encore et toujours sa rage et sa colère. Tapie dans l’ombre, elle attendait le moment propice pour prouver au Très Haut que la réponse qu’avait donné Oane n’était pas la bonne. Elle persistait dans l’erreur, niant la force de l’amour et s’entêtant à concevoir la domination du faible par le fort comme le sens de la vie.

Mais toutes les inventions que les humains avaient créées rendaient leur labeur moins dur. Ils avaient de moins en moins de travail à faire et de plus en plus de fruits à récolter. Là où auparavant, ils leur fallait un mois pour récolter du blé, il ne leur en fallait plus désormais que le tiers. Alors qu’ils ne pêchaient auparavant qu’un poisson tous les deux jours, ils en avaient dorénavant un par jour, parfois deux. Là où ils leur fallait jadis travailler chaque jour pour cultiver des légumes, il ne leur restait plus désormais qu’à récolter.

Et la principale des sciences n’existait pas encore. La théologie était inconnue de ces humains. N’ayant pas de clercs, il n’y avait encore personne pour se consacrer entièrement à Dieu. N’ayant pas de texte sacré, il n’y avait rien à étudier. La foi humaine était brute, en cela qu’elle n’avait pas encore d’intermédiaire. Mais cette apparente pureté de leur amour pour Dieu était justement ce qui allait les conduire à leur perte.

Les humains se laissèrent griser par la douceur de leur vie. Elle leur semblait si douce et si agréable qu’ils ne comprenaient plus l’intérêt de consacrer leur vie au travail. Chaque plaisir leur donnait l’occasion de négliger leur labeur. Ils aimaient le monde, mais ils l’aimaient pour lui-même, pas parce que Dieu leur avait donné, par amour pour eux. Ils se détournaient peu à peu de l’amour de Dieu.

Le premier péché fut ainsi involontairement découvert par les humains. Elle porta plus tard le nom d’acédie. Celle-ci consistait à se détourner de l’amour divin, de s’abandonner à la vie matérielle en négligeant la vie spirituelle, de se préoccuper de l’instant sans garder à l’esprit ce pour quoi Dieu nous avait conçus. Elle allait amener aux autres péchés, conduisant ainsi les humains à leur perte. Elle atteignit son comble lorsque le dimanche ne fut plus occupé à la prière, mais à la paresse.

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Chapitre 4 : Les péchés

Les humains avaient découvert l’acédie. Ils avaient dédaigné l’amour de Dieu pour lui préférer les choses matérielles qu’Il avait créées. Ils avaient pris goût à une part du divin, en oubliant qu’il fallait aimer l’ensemble. Oane n’était plus là pour les guider, lui qui avait été le seul à comprendre ce qu’était l’amour du Très Haut. Maintenant seuls, privés de leur guide, les humains ne savaient plus différencier la vertu de l’erreur.

Certains se mirent alors à manger plus que la faim ne le leur demandait, y prenant un plaisir qui ne faisait que s’amplifier. Le goût sucré des fruits, la chaleur de la viande et l’ivresse de l’alcool prirent le pas sur les plaisirs simples de la vie. Il n’y avait plus la moindre place dans leurs plaisir pour la douce senteur des fleurs, ni pour la beauté des paysages. Ils en arrivèrent à un tel point que même les si nombreux fruits de leur labeur ne suffisaient plus à combler leurs envies.

C’est alors que la gourmandise brisa les liens qui unissaient les hommes et les femmes. Chacun gardait pour soi les fruits de son propre labeur et refusait de le partager. Le fort produisait plus, mangeait plus, buvait plus, et devenait plus fort encore. Le faible produisait moins, mangeait moins, buvait moins, et s’affaiblissait. La communauté des hommes et des femmes se divisait à cause de leur goût immodéré des choses matérielles, qui les conduisit à l’avarice.

Alors, l’homme et la femme se firent orgueilleux. Le fort se mit à mépriser le faible, qui ne pouvait pas se nourrir autant qu’il le souhaitait. Comme la Créature Sans Nom, ils pensaient maintenant que le rôle des forts était de dominer les faibles. Celle-ci vit donc que l’heure de sa revanche était venue. Elle se mut dans l’ombre et s’approcha alors de ceux qui étaient ainsi méprisés, car ils n’avaient plus assez pour se nourrir. Elle leur demanda: “Pourquoi vous laissez-vous faire ainsi, pourquoi ne pas renverser les rôles?”

Et le faible se mit à envier le fort. Le fort, satisfait de sa situation, ne voyait pas le faible se demander pourquoi il était moins bien loti que lui. La Créature Sans Nom exultait de joie, car elle sentait l’heure de sa gloire arriver. Elle murmura à l’oreille du faible et attisa son envie. La colère gronda dans le coeur du faible, qui se révoltait intérieurement contre cette injustice. Elle lui demanda pourquoi il liait ce sentiment dans son esprit et ne le laissait-il pas s’exprimer?

Alors, l’homme et la femme frappèrent leurs frères et leurs soeurs. Prenant couteau et hache en main, chacun frappa l’autre en une tempête de violence et de destruction. Ils venait d’inventer la guerre, qui atteignit son paroxysme lorsque chacun se mit à brûler la maison et à dévaster les champs de l’autre. La Créature Sans Nom vint à nouveau près de ceux qui l’écoutaient et leur dit que la violence et la haine leur permettrait dorénavant de dominer leur prochain.

L’homme prit alors la femme et la femme prit l’homme. Le fort abusa du faible et le faible subit le fort. Tous s’unirent en une orgie bestial de stupre et de violence. Leurs corps mêlés reflétaient les flammes des maisons qui brûlaient. La nourriture était dévorée, la boisson engloutie. Les paroles suaves encourageaient les gestes indécents. Une véritable orgie de débauche avait lieu. Et de l’amour de Dieu il ne fut plus question.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:38

Chapitre 5 : Le roi du péché

Cela dura des semaines et des mois. La débauche des humains n’avait plus de limites. Plus aucun, alors, n’avait la moindre intention de travailler. La violence et le stupre était leur pain quotidien. Les greniers furent jetés à bas et tous se battirent pour récupérer le plus possible de denrées. Ils ne voulaient plus que s’abandonner à leur excès pour les choses matérielles.

Tous se méfiaient les uns des autres. Le moindre prétexte était bon pour recommencer leur ode à la violence. Lorsque l’un, poussé par la gourmandise, enviait les nourritures que l’autre possédait et tentait de le lui dérober, l’autre, poussé par l’avarice, répondait par la violence. Plus personne ne se parlait, sinon en se menaçant et en s’insultant.

Les hommes et les femmes ne regardèrent plus vers les étoiles. Le péché avait prit le contrôle de leur vie. Ils avaient oublié jusqu’à l’existence même de Dieu et ne ressentaient plus son amour. Ils n’aimaient plus que les plaisirs malsains du péché. Sans Oane pour la leur rappeler, la vertu fut oubliée et le vice fut élevé sur le piédestal de leur détestable vie.

Leur seul interlocuteur était la créature à laquelle Dieu n’avait pas donné de nom. Elle exultait de bonheur, pensant avoir enfin démontré au Très Haut que sa réponse était la bonne et que celle d’Oane était fausse. Selon elle, le fort devait dominer le faible et le faible se soumettre au fort. Elle niait la puissance de l’amour comme sens de la vie et détestait Oane pour la pureté de sa foi.

Elle fut la seule à s’être rappelé qu’il avait été enterré au centre de la cité. Pour le défier, elle alla sur sa tombe et en renversa la pierre tombale. Elle déterra le cadavre d’Oane et dansa une nuit entière, piétinant son corps, en chantant sa joie d’avoir détruit son oeuvre. Tout autour d’elle, la ville était en flammes, alors que les humains se battaient, se violaient, se tuaient et se torturaient mutuellement. L’heure de son triomphe semblait être venu pour la créature que Dieu n’avait pas nommé.

Elle alla dans les mines récupérer ce dont elle avait besoin pour se forger sa couronne de reine de la Création. Elle était faite d’or, d’argent, de diamant, de rubis, d’émeraudes et de tout ce qu’on pouvait trouver de plus précieux au monde. Son poids témoignait de l’orgueil et de la haine envers les hommes et les femmes qu’avait développé la créature que Dieu n’avait pas nommé. Et celle-ci était la seule à lever les yeux au ciel, mais c’était pour afficher son sourire de triomphe envers Celui dont elle attendait l’aveu d’échec.

Alors, Dieu voulu donner une grande leçon à ces humains, qui l’avaient trahis. Le ciel se fit noir au-dessus de la communauté et les vents soufflèrent avec force. Il leur dit: “Alors que je vous ai donné mon amour, vous vous en êtes détournés, préférant écouter les paroles de la créature à laquelle je n’ai pas donné de nom. Vous avez préféré vous abandonner aux plaisirs matériels plutôt que de me rendre grâce.”

Il ajouta: “J’ai créé pour vous un lieu appelé Enfer, que j’ai disposé dans la lune, où les pires d’entre vous connaîtront une éternité de tourments pour les punir de leurs péchés. Dans sept jours, votre cité sera engloutie dans les flammes. Et ceux qui y seront restés passeront l’éternité en Enfer. Cependant, Je suis magnanime, et ceux d’entre vous qui sauront faire pénitence passeront l’éternité dans le soleil, où se trouve le Paradis.”

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Chapitre 6 : La punition

Les humains s’étaient tant abandonnés au péché que Dieu avait décidé de les punir. Mais la plupart d’entre eux ne comprenaient pas en quoi ils avaient fauté, tant avait été grand leur abandon au vice. Ils avaient tellement pris goût aux plaisirs de la vie qu’ils tremblaient à l’idée de la quitter. Nombre d’entre eux décida alors de fuir la ville maudite d’Oanylone. Mais la Créature Sans Nom trouva sept humains dont le goût pour le péché était si prononcé qu’ils en incarnaient chacun un.

Asmodée s’était abandonné à la gourmandise, Azazel à la luxure, Belial à l’orgueil, Lucifer à l’acédie, Belzébuth à l’avarice, Léviathan à la colère et Satan à l’envie. Suivant les conseils de la Créature Sans Nom, ils prêchèrent la rébellion contre Dieu, affirmant que seule la jalousie Le motivait dans sa décision de punir les humains. Ils ajoutaient qu’Il était faible et ne pourrait jamais mettre Sa menace à exécution. Nombre d’humains les écoutaient avec attention.

Sept humains avaient cependant compris quelle erreur ils avaient commis. Leur noms étaient Gabriel, Georges, Michel, Miguaël, Galadrielle, Sylphaël et Raphaëlle. Ils prêchèrent l’humilité, affirmant qu’il fallait accepter la punition pour se laver de ses péchés. Le discours de chacun témoignait des vertus qu’ils s’étaient mis à incarner. Gabriel faisait montre de tempérance, Georges d’amitié, Michel de justice, Miguaël de don de soi, Galadrielle de conservation, Sylphaël de plaisir et Raphaëlle de conviction. Seule une poignée d’humains était sensible à leurs paroles, mais la pureté de la foi de chacun d’entre eux valait le vice de cent pécheurs.

Les six jours furent terribles, les éclairs déchirant le ciel et le tonnerre ébranlant la volonté des plus faibles. Nombre d’humains fuirent alors la ville. Seuls restaient les plus vils, qui écoutaient les prêches des sept incarnations du péché, et les plus vertueux, qui, à l’instar des sept incarnations de la vertu, acceptaient la punition de Dieu. Même la Créature Sans Nom eut la prudence de prendre la fuite, laissant les sept corrompus s’aveugler dans leur folie.

Le septième jour vint conclure la sentence divine dans un titanesque cataclysme. Dans un tremblement assourdissant, le sol s’ouvrit sous les pieds des rares à être restés en ville. Des flammes hautes comme une cathédrale vinrent les dévorer. Les bâtiments furent mis à bas, les pierres s’effondrant sur leurs habitants, et les flammes dévastaient tout. Bientôt, toute la cité fut engloutie dans les entrailles de la terre, ne laissant plus aucune trace de son existence.

Les sept incarnations du péchés furent punies par Dieu. Elles furent jetées dans la lune, vivant depuis une éternité de souffrances sous le titre de Princes-démons. Ceux qui les avaient écoutés subirent le même terrible sort, portant depuis le titre de démons. Leur amour du vice et leur haine de Dieu ne faisant que s’accroître au cour des siècles, ils prirent de plus en plus de malsain plaisir à pratiquer leur office. Et leur corps refléta peu à peu la noirceur et la bestialité de leur âme.

Mais Dieu vit que les sept purs, ainsi que leurs disciples, avaient prouvé que les humains étaient capables de repentance et d’humilité. Il les éleva dans le soleil et furent bénis par une éternité de bonheur au Paradis. Les sept purs furent appelés archanges et leurs disciples anges. Ils devaient seconder le Très Haut en aidant les humains, chaque fois que ce serait nécessaire, à combattre la tentation de la créature qu’Il n’avait pas nommée.

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Chapitre 7 : L'exode

La ville toute entière d’Oanylone fut ainsi engloutie dans les entrailles du monde, dévorée par les flammes. Afin de purifier les lieux, Dieu répandit du sel sur les traces de la cité du péché, afin que plus aucune vie ne s’y installe et n’y prospère. La puissance du cataclysme divin vint couvrir le ciel de poussière sur plusieurs lieues à la ronde. Les divers groupes qui l’avaient fuit redoublèrent de célérité afin d’échapper à la catastrophe, laissant derrière eux leur ancienne vie. La plupart pleurèrent de ce qui leur semblait être une injustice. S’étant détournés de Dieu et de Son amour, ils ne comprenaient pas Sa juste décision divine.

Certains arrivèrent jusqu’à la mer. Ils coupèrent du bois et en firent des bateaux. Ils mirent beaucoup de temps pour achever ces constructions. En effet, ils avaient perdu l’habitude du labeur et peinaient à se mettre au travail. Ils passaient plus de temps à paresser sur la plage qu’à chercher à se nourrir ou à construire leur navires. Mais le sombre nuage de poussière leur rappelait sans cesse qu’ils devaient s’activer. Peu à peu, ils reprirent goût à l’effort et, même si ils ne vivaient plus dans la vertu, leur sociétés viciées ne connaissaient plus la débauche de péchés qu’ils pratiquaient à Oanylone.

Lorsque les bateaux furent prêts, ils partirent parcourir le monde, traversant les mers et accostant sur toutes les côtes qui leur semblaient propices. D’autres groupes d’évadés fuirent le cataclysme en s’enfonçant encore plus loin à l’intérieur des terres. Ils traversèrent diverses forêts, marécages, rivières, fleuves, vallées, collines, montagnes, ravins, glaciers et plaines. Chaque fois qu’ils trouvaient un lieu propice à leur installation, un groupe s’y arrêtait et y fondait une ville.

Ainsi, ils peuplèrent petit à petit le monde entier, installant des villages partout où ils passaient. Chaque cité organisa son système politique. Ils élurent des chefs, qui géraient les ressources de leurs communautés. Ceux-ci nommèrent des gardes, afin que les lois de la cité soient respectées. Afin de financer cette hiérarchie naissante, ils prélevèrent l’or et l’argent des mines et les fondirent pour en faire de la monnaie. Celle-ci leur facilitait les échanges au sein de chaque ville.

Mais, surtout, cela leur permettait d’échanger des marchandises entre cités. Mais ce commerce enrichissait certaines alors qu’elle appauvrissait les autres. Les cités se concurrençaient de plus en plus pour le contrôle des ressources. Ce qu’elles ne pouvaient avoir par le commerce, elles tentaient de l’obtenir par la force. Ainsi, chaque cité organisa une armée, engageant des soldats, afin de combattre pour enrichir leur communauté et ses dirigeants.

Alors, Dieu décida de leur permettre d’apprendre ce qu’était l’amitié, afin que, plus jamais, un humain n’en tue un autre. Il divisa le langage unique en une multitude de langues. Les humains ne se comprirent alors plus entre les cités. Le Très Haut leur permit ensuite de pouvoir apprendre les langues qu’ils ne connaissaient pas. Cet apprentissage nécessitait pour chacun de s’ouvrir à la culture de l’autre. Ainsi, ils étaient moins enclins au combat, étant donné les efforts nécessaires pour apprendre les langages de ceux qu’ils voulaient attaquer.

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Chapitre 8 : Le paganisme

Les groupes d’humains ayant fuit Oanylone s’étaient ainsi dispersés et peuplé le monde. Leurs descendants avaient constitué des cités, formé des gouvernements et inventé l’argent, qui permettait le commerce. Mais ils avaient aussi inventé la guerre et, pour les encourager à mieux se connaître au lieu de se battre, Dieu avait divisé le langage unique en une multitude de langues.

Parmi tous ce humains, un groupe se forma, cherchant à comprendre la réalité divine. Mais ce groupe était tout aussi ignorant de Dieu que le reste de l’humanité. Les humains ne ressentaient plus l’amour divin, car ils s’étaient détournés de Lui. Ils cherchaient une explication à leur vie, alors que la réponse leur était donnée. Mais ils ne savaient plus l’écouter et y restaient sourds.

Le groupe décréta que dans chaque chose, dans chaque élément qui entoure les hommes et les femmes, il y avait un esprit dont la puissance dépassait l’entendement. Ces esprits élémentaux possédaient des pouvoirs surhumains. Ils étaient dotés de personnalités variées et ne manquaient jamais de se concurrencer afin de prouver lequel était le plus fort. Ils entraient souvent en colère et n’hésitaient jamais à se mesurer l’un à l’autre, par humains interposés.

Ainsi, n’ayant plus Dieu dans leur coeur, ils s’étaient inventés tout un panthéon de faux dieux. Comme le ciel couvre le monde et qu’il est la source de la lumière, il firent du dieu du ciel le roi de leurs divinités. Sa foudre devint rapidement célèbre et tout humain apprit très vite à la craindre. Comme les humains ne connaissaient plus la vertu, les dieux qu’ils s’étaient inventés étaient aussi débauchés qu’eux. Leur roi divin pouvait se transformer en nuage d’or pour pratiquer le péché de luxure avec des princesses.

Pour honorer leurs multiples divinités, les humains créèrent des églises qui leur étaient dédiées et les nommèrent “temple”. Eux-mêmes, faisant office de clerc dans leur paganisme, se nommèrent “prêtres”. Ils suppliaient l’aide de leur dieux et, en échange, leur sacrifiaient des animaux. Alors que Dieu avait enseigné à Oane que les multiples créatures du monde, bien que soumises aux humains, devaient être respectées, c’est par leur sang que les païens révéraient leurs fausses divinités.

Mais il n’y avait pas d’amour pour leurs nouveaux dieux. Ceux-ci ne servaient qu’à rendre des services en échanges de ces sacrifices. Certes, ces païens respectaient leurs divinités, mais c’était par peur plutôt que par amour. De nombreuses cités se regroupèrent en royaumes, ayant à leur tête des rois. Ceux-ci firent appel aux prêtres païens afin que leurs divinités leur viennent en aide, et les faux clercs croyaient lire dans les entrailles l’avenir des cités.

Mais il restait un vide dans le coeur des hommes et des femmes. Il leur manquait ce pour quoi ils avaient été conçus. Il leur manquait l’amour que Dieu voulait leur donner et qu’Il attendait en retour. Alors, Dieu décida que le moment était venu de se rappeler à Sa Création. Il trouva un enfant dans la cité qui s’appelait Stagire et lui enseigna Sa Parole afin que l’Homme retrouve le chemin de la vertu. Cet enfant s’appelait Aristote.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:39

Partie III : L'éclipse

1. La lune

2. Le brouillard

3. La plaine

4. Les galeries

5. Le pic

6. La soleil

7. Le paradis

8. La ressurection

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Chapitre 1 : La lune

L’histoire que je vais vous raconter peut sembler surprenante, mais, lorsque vous l’aurez lu, vous saurez qu’il y a en elle beaucoup de vérité.

Un jour qu’il faisait beau, je me promenais avec mon chien le long de petits chemins ondulant entre les champs. Je venais de manger et me cherchais un petit coin agréable où faire ma sieste. En cet après-midi de mai, le ciel était d’un bleu pur, vierge de tout nuage. Les oiseaux chantaient et mon chien courait à travers les blés, poursuivant de petits animaux bien plus rapides que lui. Il aboyait de toutes ses forces dans sa course-poursuite perdue d’avance.

La journée semblait belle, mais la présence de la lune dans le ciel en plein jour m’inquiétait. Alors que le soleil était le lieu destiné à accueillir les justes après leur jugement, la lune était le futur lieu de supplice des pécheurs. Le premier était surnommé Paradis, alors que la seconde était appelée Enfer. Le rapprochement de ces deux astres divins en pleine journée ne pouvait qu’être annonciatrice de grands malheurs.

Je me baissais pour admirer une petite fleur des prés, mais l’obscurité était telle que je ne pouvais plus la distinguer. L’obscurité, me dis-je? Comment pouvait-il y avoir la moindre obscurité pendant une si belle journée, alors que le soleil était à son apogée? Je levai les yeux au ciel et fut saisi d’horreur: la lune masquait maintenant le soleil, empêchant la divine lumière, source de vie, d’éclairer le monde. Seul un sinistre halo couleur de feu, ceignant l’astre de nuit, témoignait encore de la présence de l’astre de jour.

Mon chien s’arrêta d’aboyer. Je me dis, pour me rassurer, qu’il ne s’agissait que d’un de ces événements cosmiques dont les anciens avaient régulièrement gardé trace, et que cela allait finir bientôt. Mais je n’en étais pas convaincu. Le halo de feu donnait à cet éclipse une atmosphère angoissante. Mais il finit par disparaître quand le lune acheva sa conquête du soleil. Il faisait un noir d’encre. Même les étoiles avaient décider de s‘éclipser. C’est alors que la lune décida de contrevenir aux règles de la physique.

Je la vis se colorer de diverses teintes. Au centre de ce disque d’obscurité, des taches de couleurs se mouvaient, comme des oiseaux virevoltant dans le ciel. Elles semblaient livrer batailles, se mêlant les unes aux autres, puis se séparant brusquement. Le mauve se jetait sur le bleu, qui esquivait le turquoise, alors que le vert fuyait le rouge, lui-même poursuivit par le jaune. Puis, les taches calmèrent leurs ébats. Je ne pouvais pas quitter la lune des yeux, alors que je voyais les couleurs se répartir la surface de l’astre de nuit, en un tout enfin ordonné.

Elles restèrent ainsi tout une éternité, alors que mon chien geignait, caché dans le champ de blé. Puis, les taches de couleurs surgirent de la lune, telles des carreaux tirés par une arbalète. On aurait dit six rayons de lumières qui déchiraient le ciel en de longs traits colorés. Les couleurs se joignirent en un véritable arc-en-ciel qui vint s’abattre à mes pieds. J’avais devant moi un pont zébré de couleurs, formant une arche qui enjambait la distance qui me séparait de la lune.

Je la regardai alors et vit que le pont de couleurs y tombait en une véritable chute de lumière blanche. Je regardai ensuite à mes pieds et vit qu’ils étaient aspergés de la même douce lumière laiteuse. Les six rayons, accolés sur toute la longueur du pont, venaient à ses extrémités fusionner en une même blancheur.

Bien qu’étreint par une angoisse indescriptible, je décidai de poser le pied sur cet arc-en-ciel lunaire...

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Chapitre 2 : Le brouillard

Je marchai donc sur un pont rayé de six couleurs, en destination de la lune, sous un ciel d’encre vide de toute étoile. Le trajet me sembla durer une éternité. Mais, alors que je commençais à désespérer de la distance qui me restait à parcourir, je perdis l’équilibre. En effet, les bandes de couleurs qui constituaient le pont que je traversais se mêlèrent en une seule et unique lumière blanche. Celle-ci, telle de l’eau, s'abattait sur la surface de la lune en une cascade laiteuse. Je m’effondrai pathétiquement au sol et, fortement agacé, me relevai, essuyant la poussière de mes vêtements.

Tout autour de moi, je voyais un brouillard blanchâtre peu engageant. Il faisait chaud et moite au sein de cet air dense et irrespirable. J’essayais d’avancer mais mes mouvements était lents et maladroits, tant le brouillard semblait s’agripper à mon corps. Mes pieds s’enfonçaient dans le sol mou et visqueux. J’en venais à souhaiter que le vent se lève afin de disperser cette gangue crémeuse qui m’entourait. Mais ce lieu me donnait l’impression de ne pas avoir connu la moindre brise depuis la nuit des temps. C’était la même atmosphère moite qui régnait depuis. Je me croyais dans un tombeau.

C’est alors que je sentis une longue langue me lécher le torse. Paralysé par la terreur, je m’immobilisai. Regardant autour de moi, je discernai enfin des formes. Elles étaient innombrables et ressemblaient fort peu à des êtres humains. L’une d’elles, de taille gigantesque se dressa face à moi, et je pus en détailler la laideur. Entièrement nu, ce démon avait une peau lisse, gorgée de sueur, et des jambes arquée, entre lesquels les attributs de la masculinité s’affichaient sans pudeur. Je vis également que sa poitrine portait les attributs de la féminité. J’espérais découvrir un visage humain, mais, à la place, se trouvait une gueule semblable à celle d’un serpent, de laquelle sortait une longue langue dressée vers moi.

Le monstre me dit: “ Je suis Asmodée, Prince de la Luxure. Raphaëlle, Archange de la Conviction, est mon opposée. Celui qui se complaît dans l’abus des choses de la chair et dans le nihilisme le plus total vient rejoindre les rangs de mes damnés.” Je ne savais pas quelle réponse donner à une si horrible créature, mais elle n’en attendait pas et s’écarta de mon chemin. C’est alors que je vis un long couloir creusé dans le dense brouillard. Je ne me fis pas prier pour l’emprunter et ainsi échapper à ces bêtes luxurieuses. Le sol était de moins en moins pâteux et devenait de plus en plus sableux. La couleur blanchâtre laissait peu à peu la place à une sombre lueur turquoise.

Au bout d’un temps indéfinissable, j’accédai à une gigantesque grotte. Des piliers titanesques soutenaient sa voûte, que j’avais du mal à discerner, étant donnée sa hauteur. Un lac aux dimensions homériques emplissait les lieux. Son liquide, qu’aucune onde ne venait troubler, irradiait d’une sombre lueur turquoise, colorant ainsi toutes les roches environnantes. Aucune vie ne semblait pouvoir se maintenir en ces lieux. Quelle ne fut pas ma surprise quand je vis, parmi les roches qui s’entassaient le long de la berge des formes obscures se lever. Leurs mouvements étaient lents, maladroits, et peu affirmés.

Elles semblaient devoir faire un effort surhumain pour entrer en mouvement. Je les voyais toutes pleurer leur état déliquescent et amorphe. C’est alors qu’une gerbe de liquide turquoise surgit de lac surface du lac. Une énorme créature à la peau écailleuse et à la longue queue de lézard surgit du liquide. Surmontant une mâchoire titanesque, deux petits yeux d’émeraude me fixaient. Elle me dit: “ Je suis Belial, Prince de l’Orgueil. Miguaël, Archange du Don de soi, est mon opposé. Celui qui a le sentiment de pouvoir vivre hors de la communauté, ou d’être capable d’atteindre le statut de divin, vient rejoindre les rangs de mes damnés.”

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Chapitre 3 : La plaine

Belial retourna dans les eaux stagnantes turquoises, qui retrouvèrent leur inquiétante surface lisse. Je remarquai alors une petite barque sur la rive. Comment avais-je pu ne pas la voir avant? Je la pris, ne voyant aucun des êtres amorphes s’y opposer. Je ramai alors pendant des heures, les gigantesques piliers de roche se succédant les uns aux autres. J’avançai de plus en plus vite, mais la joie que cela m’apportait fut vite changée en horreur lorsque je me rendis compte que ce n’était que parce que j’étais aspiré dans un tourbillon. Ne pouvant m’y soustraire, je tombai alors au fond de cet orifice.

Lorsque je me réveillai, le corps endolori, je vis autour de moi un sombre couloir. Le sol était recouvert d’un tissu doux et chaud, dont la couleur mauve faisait ton sur ton avec les améthystes qui composaient les murs. Je décidai de suivre cet étrange pièce. Tout au long de mon trajet, je pouvais admirer des tas gigantesques d’or, d’argent et de bijoux le long des murs. Des mets délicieux exhalaient leurs appétissantes senteurs. Des hommes et des femmes aux corps magnifiques se pavanaient devant moi. Mais je vis surtout de nombreuses personnes, assises, qui dévoraient des yeux ce formidable luxe.

Je me demandai pourquoi ils ne s’appropriaient pas ce qui s’offrait à eux, mais je compris bien vite. Un des damnés prit une pièce d’or, mais la relâcha de suite dans un hurlement de douleur. Ces maudits étaient condamnés à convoiter un tel luxe sans jamais pouvoir en profiter. C’est alors que j’entendis un bruit d’ailes et je vis se poser devant moi une créature herculéenne aux grandes ailes de chauve-souris et à la peau couleur d’améthyste. Elle me dit: “Je suis Satan, Prince de l’Envie. Michel, Archange de la Justice, est mon opposé. Celui qui désire bénéficier des justes récompenses attribuées à autrui, ou qui convoite les biens ou le bonheur de son semblable, vient rejoindre le rang de mes damnés.”

Puis, sans rien ajouter d’autre, Satan reprit son envol. Je repris donc ma marche vers le bout du couloir, que je finis enfin par trouver. La sortie était une petite ouverture chapeautée par un arc-boutant de pierres noires, où étaient sculptés des crânes. J’hésitai à m’engager, mais je me souvins de ce qu’il y avait derrière moi et ne tint pas à y retourner. Je passai donc cette encablure de porte et me retrouvai face à une plaine qui s’étendait à l’infini. Sur mes côtés, je pouvais voir de grandes montagnes rouges circonscrivant avec précisions les limites de ce plat-pays.

Ce décor pouvait ressembler à un paysage terrestre, mais les montagnes et l’herbe étaient couleur de sang. Le soleil brûlait juste au-dessus de la plaine. Il emplissait la moitié du ciel et semblait être collé à la lune. Il se découpait dans une nuit étoilée qui semblait peser de tout son poids sur moi. Je remarquai un vertigineux pic bleu qui s’élevait au milieu de la plaine, qui atteignait le gigantesque astre de jour. A son pied se trouvait une grande construction de bois. Je décidai d’avancer, afin de rejoindre ce doigt de pierre pointé vers le haut. Mais, à mi-chemin, je compris que je ne pouvais l’atteindre.

En effet, tout autour du pic bleu, sur des centaines de lieues alentour, des milliers de damnés se battaient comme des forcenés. Ils n’avaient pas la moindre pitié les uns envers les autres. Chaque occasion était bonne pour arracher un membre à son adversaire. Lorsque les armes et les poings ne suffisaient plus, les dents prenaient le relais. Alors, sortant de la gigantesque mêlée un énorme taureau avança vers moi. En dessous de ses yeux injectés de sang, des flammes sortaient de ses narines. Il me dit: “Je suis Léviathan, Prince de la Colère. Gabriel, Archange de la Tempérance, est mon opposé. Celui qui s’abandonne à la haine de l’autre, ou qui de toutes ses forces tente de lutter contre sa condition vient rejoindre les rangs de mes damnés.”

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Chapitre 4 : Les galeries

Alors, Léviathan frappa l’herbe sanguine de son sabot, et une ouverture se fit dans le sol. J’y vis un escalier de pierre en colimaçon descendre dans l’obscurité. Prenant mon courage à deux mains, je m’y engageai, pendant que le Prince-démon retournait au combat. Je descendis prudemment les marches, car il n’y avait pas de lumière pour m’aider à savoir où j’avançais et le chemin semblait encore long. Pour m’aider, je faisais glisser ma main le long du mur, et je pouvais me rendre compte au toucher qu’il était simplement creusé dans la terre.

Je sursautai de peur lorsque mes doigts touchèrent une forme visqueuse. C’est alors que l’escalier s’emplit d’une couleur verdâtre. Je retournai mon regard vers la cause de mon sursaut et vis avec dégoût un long lombric sortir du mur. Il irradiait de cette lumière répugnante, tout comme les milliers de créatures similaires qui sortaient elles aussi de la terre. Commençant à avoir l’habitude du fonctionnement lunaire, je me demandai quel péché était puni en ces lieux. J’obtins ma réponse en bas de l’escalier en colimaçon, où se trouvait une dizaine de galeries creusées à même la terre, infestées de ces immondes bestioles verdâtres.

Des damnées bouffis, qui avaient du mal à avancer tant leur corps était rempli de graisse, attrapaient et dévoraient celles qui passaient à leur portée. Je retins ma nausée, lorsque une nouvelle galerie s’ouvrit, laissant passer la tête d’un énorme vers de terre répugnant. Celui-ci me dit: “Je suis Azazel, Prince de la Gourmandise. Galadrielle, Archange de la Conservation est mon opposée. Celui qui abuse du plaisir des besoins premiers, qui n’a pas la mesure des nécessités de sa subsistance, vient rejoindre les rangs de mes damnés.”

Puis il ajouta: “Suis-moi”. Il recula et continua à creuser sa galerie. Je le suivis sur de nombreuses lieues, suivant ses multiples changements d’orientation. Puis, le tunnel déboucha sur un grand hangar de bois. Je compris que je me trouvais au pied du pic de pierre. Azazel, qui m’attendait près de la sortie, repartit en creusant un nouveau tunnel. Je regardai autour de moi et m'aperçut que j’étais sur une sorte de butte de terre. Tout autour d’elle, un gouffre semblait ne pas avoir de fond.

Mais il devait forcément y en avoir, car de nombreux pilonnes de bois en surgissaient arrivant à ma hauteur. Des damnés étaient placés dessus. Même debout, ils devaient faire de difficiles efforts afin de se maintenir dessus et de ne pas tomber. Mais le plus étrange, c’était que chacun tenait entre ses bras des trésors incomparables en valeur et en beauté. Ils s’agrippaient à ces lourds coffres remplis d’or, à ces gros sacs pleins de pierres précieuses, comme si leur vie en dépendait.

Parfois, un mouvement un peu moins mesuré que les autres faisait tomber certaines de ces richesses. Ceux qui faisaient l’erreur d’essayer de les rattraper finissaient invariablement par tomber. Du gouffre une pâle lueur jaune témoignait des innombrables richesses qui y étaient tombées, entraînant dans leur sillage les maudits, dont aucun ne semblait vouloir laisser s’échapper le moindre écu. Certains devaient même s’accrocher depuis longtemps, car leurs jambes étaient atrophiées. Mais ils ne laissaient échapper la moindre plainte, craignant de faire tomber leur or dans le gouffre.

Alors, je vis descendre du plafond, rattachée à son fil, une gigantesque araignée toute couverte d’or, aux milliers d’yeux de diamant. Arrivée près de moi, elle me dit: “Je suis Belzébuth, Prince de l’Avarice. Georges, Archange de l’Amitié, est mon opposé. Celui dont l’égoïsme n’a d’égal que le mépris de l’autre vient rejoindre les rangs de mes damnés.” Puis, sans ajouter quoi que ce soit, le Prince-démon tissa un pont, avec sa toile, reliant mon îlot et le bord du hangar de bois.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:40

Chapitre 5 : Le pic

Au bout du pont de toile se trouvait une petite porte de bois. Je tournai la poignée, mais elle ne s’ouvrit pas. Je forçait un bon moment, puis elle finit par céder. Cela devait faire une éternité qu’elle n’avait pas été utilisée. Lorsque la porte fut ouverte, je me trouvai devant une masse de pierre bleue. Je passai l’encablure et levai les yeux. Le pic que j’avais pu observer tout à l’heure pointait jusqu’au soleil, qui, d’où je me trouvais, emplissait le ciel tout entier.

Ne voulant pas rester en Enfer pour l’éternité, j'entreprit d’escalader le pic rocheux. Pendant des heures, je m’accrochais tant bien que mal à chaque aspérité, avançant à une très faible allure à cause des conditions difficile de ma progression. Je n’étais pas le seul à tenter cette terrible expédition. De nombreuses personnes peinaient autant que moi dans cette difficile épreuve. Elles pleuraient devant cette tâche surhumaine, et certaines finissaient par abandonner.

Ceux-là ne trouvaient plus la force de continuer et tentaient de redescendre. Mais il était encore plus dur de se déplacer dans ce sens que de se diriger vers le sommet du pic bleu. Tout ceux qui se résignaient ainsi finissaient par lâcher prise et aller s’écraser tout en bas dans un sinistre bruit mat. Chaque chute semblait affaiblir la volonté des survivants, mais je m’accrochai à ma volonté et continuai. Je finis par me retrouver seul dans cette terrible ascension.

Alors que je pensais être arrivé à mi-parcours et que mes muscles me faisaient mal à en pleurer, je vis une corniche non loin de moi. Enchanté par cette découverte inespérée, je m’y dirigeai. Une fois arrivé à bon port, je me décidai enfin à regarder vers le sol, afin de voir quelle hauteur j’avais grimpé. Quelle ne fut pas mon horreur lorsque la lune toute entière apparut à mes yeux, sous des volutes de fumée bleue semblable à des nuages. Aucune montagne sur terre ne pouvait être si haute! J’étais ravi de l’efficacité de mes efforts, mais je me rappelai alors qu’il restait autant à parcourir jusqu’au sommet.

Je m’écroulai sur la corniche pour essayer de trouver quelque repos, lorsque j’entendis des pleurs. Je tournai ma tête et vis un vieil homme à la barbe hirsute qui versait de chaudes larmes. Son corps était si sec qu’il en paraissait squelettique. Il me dit: “Je suis Lucifer, Prince de l’Acédie. Sylphaël, Archange du Plaisir, est mon opposé. Celui qui entre en dépression spirituelle, qui reste passif, qui n’a plus goût à la vie, et qui ignore sa propre satisfaction rejoint les rangs de mes damnés, qui jamais n’arrivent à atteindre le soleil.”

Je vis une grotte derrière lui. Il me fit signe d’y aller, sans dire un mot. Un long couloir dallé se dirigeait vers une porte de métal, qui présentait une étrange veinure verticale en son milieu. Je cherchai une quelconque poignée, mais n’en trouva pas. Après de longues recherches, je finis par m’adosser sur un côté de l’encablure, épuisé. J’entendis alors un petit bruit de clochette et la porte s’ouvrit, les deux moitiés de la porte coulissant sur les côtés. surpris, je regardai à l’intérieur et y vis un miroir magnifique, qui reflétait comme aucun autre mon image.

J’entrai dans le petit espace dans lequel il se trouvait, mes yeux n’arrivant pas à s’en détacher. J’entendis alors une voix calme me dire: “Vous montez?”. Je me retournai, abasourdi par une question si étrange et vit une personne souriante attendant une réponse. Nous nous trouvions ensemble dans une pièce minuscule où seule une demi-douzaine de personnes tout au plus aurait pu y tenir debout. Elle était assez bien éclairée, bien que la lumière blanche, qui descendait du plafond, me semblait un peu terne. Ne sachant que dire, je répondis “Oui.”. Alors, la personne posa son doigt sur un carré où était écrit le mot “Dernier étage”. La porte se referma, ses deux moitiés se joignant à nouveau, et je sentis la pièce monter.

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Chapitre 6 : Le soleil

Alors que la petite pièce où je me trouvais avec cette étrange inconnu montait, j’avais la sensation désagréable d’être plus lourd qu’à mon habitude. Mais, lorsque elle s’arrêta, je me sentis un instant extrêmement léger. Je n’avais pourtant ni grossi ni maigri pendant ce cour laps de temps. La porte s’ouvrit en deux, comme je l’avais vu plus bas. L’inconnu se retourna alors vers moi et me dit: “Vous êtes arrivé.”. Il arborait un sourire plein de gentillesse et de douceur. Cela me redonna un peu d’entrain et j’osai enfin lui demander: “Mais qui êtes-vous donc?”.

Il me répondit: “Je suis le passeur, le seul ange à rester pour l’éternité en dehors du Paradis. Mon rôle est d’accompagner jusqu’ici ceux qui n’ont pas encore fait le choix.”. “Quel choix?”, m’écriais-je, interloqué. Mais, sans me répondre, il afficha encore un de ses beaux sourires et tendit sa main vers l’extérieur de la pièce pour m’inviter à avancer. Voyant que rien ne pourrait lui soutirer plus d’informations, je décidai d’avancer. Une fois sorti, la porte se referma derrière moi, ses deux parties se rejoignant, et j’entendis la pièce redescendre.

Je m’attendais à trouver un paysage idyllique, mais, au lieu de ça, j’avais encore et toujours cette détestable pierre bleue qui composait le pic infernal. Elle avait été taillée pour obtenir une sorte de terrasse. Je me demandai comment sortir de ce que je croyais alors être un ignoble traquenard. En effet, j’avais atteint le sommet et n’avais aucune chance de ne pas tomber si j’essayais de descendre par la paroi du pic. Quant à l’étrange porte, je ne savais pas comment l’ouvrir. Je m'asseyais donc, en pleurs, me demandant quel horrible péché j’avais pu connaître pour être ainsi puni.

Quelques instants plus tard, j’entendis un concert de battements d’ailes. Je levai les yeux et vis un magnifique spectacle: sept anges étaient en train de se poser sur la terrasse bleue. Je reconnu l’Archange Michel, saint patron de la Justice, en armure, tenant en main une magnifique épée et un grand bouclier aux merveilleux ornements. Mais mes connaissances théologiques étaient limitées et je demandai, non sans honte à qui j’avais affaire. Je m'attendais à entendre quelque reproche, mais ce ne fut pas le cas. Tous me regardèrent d’un regard plein de douceur et d’amour.

L’un d’eux s’avança et me dit: “Je suis Georges, Archange de l’Amitié. Et voici Gabriel, Archange de la Tempérance, Michel, Archange de la Justice, Miguaël, Archange du Don de soi, Galadrielle, Archange de la Conservation, Sylphaël, Archange du Plaisir, et Raphaëlle, Archange de la Conviction. Nous sept, sous les ordres du prophète Aristote et du messie Christos, sommes chargés de guider les humains sur le chemin de la vertu, qui les mène vers Dieu et Son Paradis.”

J’avais en face de moi les sept humains les plus importants de l’histoire, exception faite d’Aristote et de Christos. Devant un tel privilège, je ne pus que me prosterner à leurs pieds, face contre terre. Mais Georges me dit: “Ne te prosterne pas devant nous: nous ne sommes en définitive que des humains. Seul Dieu mérite cela. Nous sommes Ses humbles serviteurs, accomplissant Sa divine volonté. Mais viens avec nous, car l’heure est bientôt venue de faire le choix. Nous sommes là pour te mener au soleil.”

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Chapitre 7 : Le paradis

Les sept anges se tenaient face à moi. Ils arboraient un grand sourire plein de gentillesse que venait souligner leur regard plein de tendresse. Pour la première fois depuis que j’avais laissé mon chien seul dans le champ, je me détendis et m’emplis de la sérénité qu’ils dégageaient. Ils m’aidèrent à me lever et Michel, le plus robuste, me fit monter sur son dos. Je rougis à l’idée de chevaucher un Archange comme un cheval. Mais ils rirent tous, voyant la gêne s’afficher sur mon visage. Ces rires n’étaient pas moqueurs, mais pleins d’amitié.

Alors, sept grandes paires d’ailes magnifiques s’étendirent. Ils s’approchèrent du bord et se laissèrent tomber. Je hurlai de terreur, mais mon cri s’étouffa lorsque les Archanges redressèrent leur vol et s’envolèrent vers la soleil. Je pus voir sous moi l’ensemble de la lune et me promis intérieurement, si l’occasion m’en était donnée, de toujours vivre dans la vertu, suivant les préceptes d’Aristote et de Christos, afin de ne jamais plus retourner dans un endroit aussi sordide. Galadrielle me lança un sourire complice et me dit: “C’est bien. Tu as pris une judicieuse décision. Puissent les autres vivants faire la même.”

Je me demandai comment elle avait pu connaître aussi bien le fond de mes pensées. Mais mon esprit fut bien vite plutôt intéressé par le spectacle qui s’offrait à moi. Nous venions de quitter la lune et nous volions dans l’espace qui la sépare du soleil. Les étoiles s’offraient à mon regard comme autant de spectacles magiques. Je pouvais même discerner de nombreux autres astres dont je ne connaissais pas l’existence, ne pouvant être vus depuis le monde. Mais l’essentiel de ma vision était occupé par ce soleil immense, brûlant, que je n’avais jamais vu d’aussi près. Je me sentais comme une mouche face à une vache: minuscule.

Nous nous approchâmes si près de l’astre divin que des flammes de plusieurs lieues de long nous frôlèrent. Je me demandai si je n’allais pas partager avec les sept Archanges une bien funeste fin. Mais Michel, sur lequel j’étais toujours juché, me dit: “N’aies crainte et regarde.”. Je vis alors les flammes qui couvraient le soleil s’ouvrir, pour laisser place à un magnifique spectacle. Sous cette couche brûlante se trouvait ce dont j’avais entendu parler depuis ma plus tendre enfance, sans jamais savoir ce en quoi cela consistait: le Paradis!

Nous atterrîmes dans un lieu magique. Tout était baigné d’un douce lumière. Où que je regardais, je ne trouvais pas la moindre obscurité. A perte de vue, il n’y avait ni habitation, ni la moindre construction. Ceux qui avaient faim se servaient sur les arbres fruitiers. Ceux qui appréciaient les plaisirs de la détente s’allongeaient dans l’herbe. Des enfants jouaient innocemment, riant et courant à travers les hautes herbes. Les sept Archanges me prévinrent qu’ils devaient me laisser, leur mission étant terminée. Je les remerciai grandement et leur dit au revoir.

Je décidai de visiter ces lieux enchanteurs. Tous ceux que je rencontrais me souhaitèrent la bienvenue en me souriant. Je leur rendais leur sourire et les remerciais. Tout respirait le bonheur, la bonté et la joie. Alors que je m’approchai d’une petite fontaine où l’eau semblait si claire que je ne résistais pas à l’envie de m’y désaltérer, je vis deux hommes discuter. Ils me remarquèrent et me firent signe de venir. J’eus alors en face de moi rien de moins qu’Aristote et Christos. Ils m’accueillirent avec la plus grande gentillesse. Ils me demandèrent si les lieux me plaisaient et si j’avais fait un bon voyage. J’étais si ému que je ne savais pas quoi répondre. Je bafouillai quelque vague parole, alors que j’essayai encore de réaliser qui se trouvait devant moi. C’est alors que j’entendis une voix.

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Chapitre 8 : La ressurection

Cette voix que j’entendis, alors que je me trouvai en compagnie d’Aristote et de Christos, était calme et pénétrante. Ils m’expliquèrent que c’était Dieu Lui-même qui allait me poser la question. J’allai enfin savoir laquelle était-ce. La voix divine me dit: “Toi, l’humain que les tiens nomment Sypous, tu es venu à Moi, découvrant tout ce qu’un humain pourra connaître après sa mort. Tu as visité chacun des sept Enfers, où tu as rencontré chacun des Princes-démons, qui se sont présentés à toi, conformément à Ma volonté. Qu’as-tu retenu de tes périples?”

Je répondis: “J’ai compris le sens du Salut. Lorsqu’un humain a vécu dans la vertu, s’étant ainsi conformé à Ta divine parole, transmise par le prophète Aristote et par Christos, le messie, Tu lui accordes le droit d’accéder en ces lieux, au Paradis, au sein du soleil. Si il se détourne de la vertu, refusant d’écouter Ta divine parole, qu’il s’abandonne aux plaisirs terrestres, à l’égoïsme, à la tentation, à de fausses divinités, Ton infinie sagesse t’amène à l’envoyer en Enfer, dans la lune, pour y être puni pour l’éternité. Tu nous aime, mais c’est également à nous de T’aimer.”

Dieu me dit: “Maintenant, le temps est venu pour toi de faire ton choix. Tu peux décider d’accepter la mort. Dans ce cas, je jugerait toute ta vie, les moments où tu as su oeuvrer pour la vertu et ceux où tu t’es détourné d’elle. Si, alors, Je juge que tu le mérite, tu rejoindra les élus pour une éternité de joie et de bonheur. Mais si Je juge alors que ta vie n’a pas été assez vertueuse, tu connaîtra une éternité de tourments en Enfer. Mais, si tu penses que ton temps n’a pas encore été accompli, que tu n’as pas encore fait tes preuves devant Moi, tu peux décider de revenir à la vie.”

Je ne savais que répondre. Avais-je mérité de rejoindre le Paradis ou finirais-je en Enfer? Alors, j’entendis des voix. C’était celles de mes amis, qui priaient pour le Salut de mon âme. Bien qu’ils se trouvaient sur terre, je les entendais distinctement. Cela me faisait chaud au coeur de voir qu’ils se souciaient tant de ce qui allait m’arriver. Il me fallait leur montrer que leurs prières n’étaient pas vaines. Je décidai d’accepter la résurrection, afin de pouvoir vivre dans la vertu et de mériter le Paradis. Je leur devais bien ça, au moins autant que je me le devais à moi-même.

Dieu me dit alors: “Depuis que J’ai décidé de changer l’esprit des humains en âme, afin qu’elle soit jugée à leur mort, chacun d’eux parcourt le chemin qui t’a conduit à Moi, et Je pose la même question à chacun d’eux. Certains ont la même prudence que toi, d’autres accèdent au Paradis, et d’autres surestiment la qualité de leur vécu et sont envoyés en Enfer.”

“Ceux qui ont opté, comme toi, pour la résurrection ne gardent pas traces de leur périple céleste dans leur mémoire. Ainsi, leur comportement ne change que si la leçon s’est gravée au fond de leur coeur. Mais, afin que tous sachent quel sort terrible les attend si ils se détournent de mon amour, je te laisse exceptionnellement la mémoire. Tu pourra ainsi témoigner de ton périple. Et ton témoignage restera pour les siècles des siècles. Maintenant que tu sais quelle tâche Je t’ai confié, retourne à la vie, jusqu’à ce que Je te rappelle pour que tu fasse un nouveau choix.”

Alors, ma vue se brouilla. J’eus tout juste le temps de voir Aristote et Christos me dire à bientôt avant de perdre connaissance. Lorsque je me réveillai, je me trouvai dans mon lit, les bras en croix. Autour de moi des cierges étaient allumés et mes amis étaient en train de prier. En larmes, mais visiblement soulagés, ils m’expliquèrent que cela faisait neuf jours que j’étais mort. Je me levai, alla à la fenêtre, et vis que le soleil diffusait à nouveau sa chaleureuse lumière sur le monde. Je racontai à mes amis mon incroyable périple et décidai de coucher sur le papier tout ce que je venais de connaître pendant ma mort.
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:44

Partie IV : La fin des temps

Chapitre 1 : Le rêve

Moi, Posuys d’Alexandrie, pieux croyant d’Egypte, vais vous décrire la révélation qui me fut faite en songe. Cela peut paraître étrange de considérer un rêve comme une véridique prémonition, mais la lecture de mes révélations vous montrera qu’il ne s’agit pas d’un rêve ordinaire. Je remercie d’ailleurs le Très Haut de m’avoir confié la divine mission de transmettre au monde Sa volonté.

Mon rêve commença par une douce lumière blanche. J’avais la sensation de me réveiller et, comme au petit matin, j’émergeais petit à petit de mon état léthargique. La lumière apporta, au fur et à mesure de mon réveil imaginaire, son lot de nuances. Je finis par voir un groupe d’être humains aux grandes ailes d’oiseaux, surmontés d’un anneau lumineux. Ils resplendissaient d’amour et de douceur. Leur regards étaient pleins de bonté et de tendresse.

J’avais en face de moi tous les humains qui, par leur sainte vie vertueuse, avaient accédé au statut d’anges. Sept d’entre eux dépassaient leurs compagnons par la sensation de bien-être que je ressentais en leur présence. Je reconnus sans difficulté les sept archanges bénis de Dieu: Georges, patron de l’amitié, Miguaël, patron de la conservation, Raphaëlle, patronne du don de soi, Gabriel, patron de la tempérance, Michel, patron de la justice, Sylphaël, patron du plaisir, et Galadrielle, patronne de la conviction.

Derrière eux, je voyais de vaste paysages idylliques. Tout resplendissait la beauté et donnait envie d’y rester pour l’éternité. Mais cela semblait bien vide. Je pouvais admirer les innombrables élus, peuplant le Paradis, sur le visage desquels s’affichait la béatitude. Voyant un tel bonheur emplir ceux qui avait vécu dans la vertu, je me réjouissais pour eux et espérait pouvoir les rejoindre.

Alors, j’entendis une voix dure et sereine me dire: “Ceux que tu vois ici sont ceux qui ont su gagner le Paradis, suivant la parole que J’ai confié à Aristote et à Christos. Mais sache que l’avenir ne sera pas aussi radieux pour tous”. Je compris que c’était Dieu Lui-même qui m’adressait ce divin message. Alors, les anges me laissèrent seul, en communion avec le Très Haut. “Regarde dans la flaque d’eau à tes pieds”, me dit-Il.

J’y vis alors un beau pays. La douce chaleur du soleil caressait les arbres des vergers, nourrissait les épis de blé, qui se dressaient, fiers, vers le ciel, et donnait tout son amour aux légumes, qui prospéraient. Plus loin, je pouvais voir les vaches paître placidement, accompagnées de moutons gardés par leur pâtre. L’agréable brise prêtait sa force au travail du meunier en faisant tourner les ailes du moulin.

La mer fournissait aux pêcheurs moult poissons, afin de les nourrir et exhalait ses senteurs rustiques mais si agréables à ceux qui savaient les apprécier. Au coeur de cette paisible vie, une ville, ceinte de murailles, fourmillait d’activité. Les artisans oeuvraient afin de fournir à la population tout ce dont elle avait besoin et les commerçants faisaient l’éloge de leur marchandises aux clients venant faire leur marché.

Les enfants jouaient, riant et courant le long des rues animées. Des tavernes sortaient des rires et des bruits de liquides que l’on versait dans les chopes. Un petit groupe était attroupé autour du maire, qui écoutait leurs interrogations et y répondait. Les cloches se mirent à sonner et nombre d’habitants sortirent de leurs maisons pour se rendre à la messe.

Chapitre 2 : Le château

Le ciel s’assombrit, se chargeant de ténébreux nuages. Le tonnerre gronda, résonnant dans toutes les chaumières. Et la pluie se mit à tomber. Un déluge comme personne n’en avait vu jusqu’alors! Les bourrasques tourbillonnaient et la mer se fit si houleuse que je vis plusieurs pêcheurs disparaître sous les flots. Tous se mirent à l’abris, mais la pluie ne cessa plus de tomber.

Trois jours et trois nuits durant, elle travailla à réduire à néant tous les efforts des agriculteurs, qui voyaient, impuissants, leurs récoltes mourir. Les rues se transformaient en torrents. Tous le pays était gorgé d’eau. Et la mer frappait de tout son courroux contre la cité, détruisant les embarcadères, coulant même les bateaux les plus gros, et venant s’abattre contre la côte.

Puis, le ciel s’assombrit encore, étouffant totalement les rayons du soleil, et ne s’éclairait que par les éclairs dont le tonnerre raisonnait dans toutes les maisons où les gens se massaient, apeurés. La pluie se fit de plus en plus froide, se changeant en neige. Le gel acheva de détruire les récoltes et le vent glacial fouettait les maisons, où les gens, terrifiés, souffraient de la faim et de la soif sans oser dire un mot.

Alors, la neige la neige se changea en grêle. Celle-ci était composée d’énormes grêlons gros comme une balle de soule et durs comme la pierre. Ils frappèrent de toute leur force les solides murailles et les bâtiments de pierre. Les toits semblaient souffrir de ce traitement, mais s'efforçaient de résister. Cela ne suffit pas toujours, car nombre de maisons s’effondrèrent sur leurs infortunés habitants, dans des cris déchirants d’appel à l’aide qui se perdirent dans le bruit du cataclysme.

Mais le calvaire sembla prendre fin lorsque la grêle diminua, puis s’arrêta. Petit à petit, les gens sortirent de leur modestes abris et nombre d’entre eux, hagards, se dirigèrent vers le château, afin de trouver des réponses à leurs questions. Le curé et le duc s’adressèrent alors à la foule. Mais le discours du seigneur temporel fut interrompue par l’effondrement de la tour, qui l’écrasa sans autre forme de procès.

En effet, la terre s’était mise à trembler. Et le malheureux élu s’était trouvé sous la trajectoire verticale de l’énorme monument. Les gens se mirent à courir afin de rejoindre à nouveau leurs abris. Mais les faibles maisonnées s’effondraient les unes après les autres. Les rues s’ouvraient, des crevasses s’ouvrirent, dévorant de leurs crocs de terre les infortunés qui se faisaient prendre dans leur terrible piège. Les murailles, déjà ébranlées par la grêle, s’effondrèrent, apportant elles aussi leur lot de morts.

Toute la ville s’écroula ainsi peu à peu, laissant de nombreuses personnes aux prises avec la panique. Seule l’église avait survécu aux assauts des éléments déchaînés, le saint bâtiment semblant épargné par les éléments déchaînés. La terre s’arrêta de trembler et le calme se fit. Sans un mot, les survivants s’attroupèrent donc dans la maison du Très Haut. Le curé s’y trouvait. Il prêchait la repentance des fautes commises. Sa verve était d’or, mais on sentait dans sa voix l’angoisse que ses prières ne suffisent pas à les secourir. Mais tous écoutaient cependant le prêche du curé comme ils ne l’avaient jamais fait auparavant.

Chapitre 3 : L'église

Le vent battait sur les flancs de l’église, faisant frémir toute sa structure. Le ciel, ténébreux et glacial, était emplis de menaçants nuages aux proportions herculéennes. Tout autour du saint bâtiment, la foudre déchirait l’air, bientôt suivie par son complice, le tonnerre, dont le grondement résonnait dans les coeurs terrifiés des ouailles.

Le curé les encourageait à la prière. Il n’avait de cesse de leur rappeler qu’ils n’avaient rien à craindre si ils gardaient dans leur esprit les paroles divines révélées par le prophète Aristote et par Christos, le messie. La pureté de sa foi le poussait à encourager ses auditeurs à faire pénitence de leur fautes. Et il répétait sans cesse qu’il était temps d’entendre en confession ceux qui avaient des péchés à leur actif. Mais personne ne l’écoutait plus, la terreur prenant le pas sur la raison, et tous regardaient à présent à travers les vitraux de l’église.

C’est alors que la troisième calamité s’abattit sur eux. Le vent redoubla d’intensité, changeant le vent en bourrasques et les bourrasques en tempête. Le cataclysme atteignit son paroxysme lorsqu’une terrible tornade vint investir le saint bâtiment. Celle-ci brisa les vitraux de l’église, venant emplir le saint bâtiment de son souffle glacial. Les morceaux de verre teint retombèrent en une pluie de lames aiguisées sur les infortunés qui se trouvaient en-dessous.

La tornade propulsa les bancs contre les murs, ce qui les fit voler en éclats. Elle renversa les ouailles, qui se percutèrent les uns les autres. Elle fit s’effondrer les statues du haut de leur piédestal, en les brisant en mille morceaux. Les lourdes et imposantes portes de l’église étaient vieilles de plusieurs siècles. Elles avaient connu les affres du temps sans jamais faire montre de la moindre faiblesse. Mais la tornade les fit s’envoler comme des fétus de paille.

Le bruit de la tempête couvrait les exhortation à la prière du curé. Celui-ci s’interrompit alors lorsqu’il vit un jeune enfant à terre. Une poutre énorme menaçait de s’abattre sur lui. Le curé se jeta alors sur lui et poussa l’enfant de la trajectoire du monstre de bois. Ce sacrifice s’avéra malheureusement inutile, car le bâtiment tout entier s’effondra sur ses habitants, dont seuls quelques survivants parvinrent à s’échapper.

Ceux-ci ne furent pas les plus chanceux, car ils eurent enfin le malheur d’assister à la dernière des calamités. La ville n’était plus qu’un champ de ruines au sol craquelé, la mer était déchaînée sous un ciel d’encre fendu par les éclairs, les champs, les pâturages et les vergers étaient noyés et seuls quelques arbres tenaient encore plus ou moins debout.

Les survivants virent alors ces derniers s’embraser. Ils crièrent de toutes les forces qui leur restaient. Le vent, jusqu’alors glacial, s’embrasa en un véritable bûcher à ciel ouvert. Les nuages rougirent, reflétant les flammes qui baignaient le pays. Celles-ci dévoraient tout ce qui avait survécu en un gigantesque brasier. Les infortunées personnes qui avaient survécu aux trois autres calamités hurlèrent de douleur quand le brasier détruisit leurs chairs, ne laissant plus rien de leurs corps.

Chapitre 4 : Le jugement divin

Je levai les yeux de la flaque d’eau où toutes ces images horribles venaient de s’offrir à mes yeux. Je tremblais de toute mon âme, les cris de souffrance des pauvres victimes de ces quatre calamités résonnant encore dans mon coeur. Je pleurais de chaudes larmes, tant était horrible le sort de ces pauvres malheureux.

Alors, Dieu, d’une voix douce et apaisante, me dit: “Vois, comment risque de finir le monde que tu aimes tant. Il sera détruit par l’eau, la terre, le vent et le feu. Mais n’aies crainte, car si vous vous montrez vertueux, vous pourrez éviter ces inutiles souffrances. Et que ceux qui vivent dans la vertu ne s’inquiètent pas, car jamais Je n’oublie ceux qui M’aiment.”, me dit le Très Haut. Je vis en effet les nuages s’en aller, les vents se calmer, les flammes mourir. Mais la terre trembla de plus belle.

Et les hommes et les femmes qui avaient vécu les atrocités que j’avais pu voir dans la flaque sortir du monde en volant. Ils étaient innombrables, debout les uns près des autres, tels une mer d’humains. Malgré le temps indéfinissable qu’ils avaient attendu sous terre, ils avaient l’air de retrouver une nouvelle jeunesse. Ils s’envolèrent en un magnifique nuage d’êtres venant rejoindre leur Créateur.

Derrière eux, je vis le monde, gigantesque boule de matière. Tous les humains l’avaient quitté. Sa surface se mit à se craqueler, des flammes titanesques surgissant des crevasses ainsi formées. Puis, le monde tout entier s’embrasa. Il illuminait les autres astres d’une puissante lumière rouge. Enfin, dans une incommensurable explosion, il acheva la mission que Dieu lui avait confié.

Les humains s’installèrent le long de des étoiles, sur ce que l’on appelle la voie lactée. Ils s’organisèrent alors en une file qui semblait interminable. Certains avaient l’air heureux d’attendre le Jugement Divin, d’autres versaient de chaudes larmes, regrettant de n’avoir pas su écouter les paroles divines transmises par le prophète Aristote et Christos, le messie. Les anges attendaient patiemment les humains sur le soleil. Et sur la lune, les démons crachaient leurs haine à la face des futurs jugés.

Et Dieu me parla: “Vois. Ces hommes et ces femmes qui sont maintenant unis dans l’attente du jugement de leur âme. Je vous ai faits aspirant à la vertu et J’ai fait celle-ci de telle manière que si l’un d’entre vous la pratiquait, elle se communiquerait aux autres.” Je reconnaissais là l’enseignement d’Aristote et les paroles de Christos! “Il y avait un but à cela, ajouta-t-il, Me servir, M’honorer et M’aimer, mais aussi vous aimer les uns les autres. Je suis la main invisible qui guide vos pas, mais nombre d’entre vous se sont détournés de Ma Parole.”

“Vous êtes jugés un à un lorsque vous mourrez, mais cela ne sera pas toujours le cas. En effet, j’ai laissé la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom prouver ses dires selon lesquels c’est au fort de dominer le faible. Si, encore une fois, vous vous détournez de Moi en trop grand nombre, ce que tu as vu dans la flaque s’accomplira. Si vous oubliez à nouveau l’amour que J’ai pour vous et que vous ne m’aimiez plus à nouveau, cela sera vérité. Si Ma parole, révélée par Aristote et Christos n’est plus écoutée, Je détruirai le monde et la vie, car l’amour n’en sera plus le sens. Alors, prend garde à ne pas laisser Ma parole se perdre dans les gouffres de l’oubli.”

Voilà pourquoi je vous révèle cela. La vertu doit guider chacun de nos pas. Chacun doit la transmettre à son prochain. Telle est la Parole de Dieu. Ne vous échappez pas de la sage voie de sa main, ou viendra le jour où le monde disparaîtra et où nous seront tous jugés!
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MessageSujet: Re: Livre des Vertues   Livre des Vertues EmptyMar 29 Avr - 14:45

Chapitre 5 : Les questions

Mais nombre de questions n’avaient pas encore trouvé de réponse. Je demandai à Dieu si Il voulait bien éclairer ma lanterne et, dans Sa grande miséricorde, Il accepta.

Je Lui demandai: “Quand serons-nous jugés? Quelles seront les peines et les récompenses que nous aurons?” Il me répondit: “J’ai décidé, lorsque J’ai fais des humains Mes enfants, de leur faire le plus beau des cadeaux: J’ai fais de tous vos esprits des âmes, vous permettant de gagner le Paradis si vous suivez les enseignements d’Aristote et de Christos, mais vous punissant des Enfers si vous vous détournez du chemin qu’ils ont tracé. Vous êtes en cour de jugement tout au long de votre vie. Chaque pensée, chaque parole et chaque action influent sur Ma décision finale. Lorsque chacun de vous meurt, Je décide de votre destination éternelle. Selon que vous avez été vertueux ou pécheur, vous rejoignez les rangs des élus ou des damnés.”

Je Lui demandai ensuite: “Mais à quoi ressembleront les humains qui accéderont au soleil ou à la lune? Ne serons-nous que de purs esprits? Que deviendront nos corps? Que sont ces anges et ces démons?” Il me répondit: “Le corps ne peut vivre sans l’esprit et l’esprit sans le corps, car J’ai fait de la vie l’union de ces deux états. Lorsqu’un humain accède au Paradis ou à l’Enfer, le corps qu’il avait sur le monde est abandonné pour nourrir la vie et un nouveau corps lui est donné en échange. Celui-ci est à l’image de l’esprit de l’humain: il en représente soit la beauté soit la laideur. Les anges sont ceux qui, par leur sainteté, ont obtenu un corps si parfait qu’ils me secondent dans le soleil. Les démons sont ceux qui ont tant vécu dans l’erreur que leur corps n’est qu’horreur et bestialité.”

Je Lui demandai encore: “Le baptême est le sacrement qui consacre l’entrée d’un humain dans la communauté des croyants. Sans ça, il n’y a pas d’accès au Paradis possible. Mais que deviennent les pauvres enfants dont la vie s’achève avant qu’ils aient la chance d’être baptisés?” Il me répondit: “Je vous ai fait élus à votre naissance, car vous tendez naturellement vers Moi. Ce sont vos péchés qui vous détournent de Ma divine perfection.”

“Le baptême permet à la vertu de racheter le péché, permet à l’amour de vaincre l’acédie. Un vertueux qui n’est pas baptisé ne se verra pas effacer ses fautes, car Je n’ai pas béni son entrée dans la communauté de Mes fidèles. Mais ne crois pas que le fait d’être baptisé t’autorise à pécher sans vergogne. Ce sacrement n’est que le moyen de vivre dans la vertu. Mais tous ceux qui n’ont pas été baptisés, qu’ils soient enfants ou adultes, si ils n’ont absolument jamais péché, pourront de même accéder au Paradis.”

Je Lui demandai enfin: “La Fin des Temps aura-t-elle forcément lieu?” Il me répondit: “Non, Je déciderai de détruire le monde si les humains s’abandonnent tant dans le péché qu’ils ont fini par donner raison à la créature à laquelle Je n’ai pas donné de nom. Sache que l’avenir du monde ne dépend que de votre vertu. A vous de respecter la parole que j'ai transmise à Aristote et Christos car, si vous vous comportez comme les habitants d’Oanylone, votre vice liera le sort du monde que vous aimez tant.”

Alors, Dieu me dit que le temps était venu que je retourne chez moi, que mon rêve se finisse, et que je me réveille. Soulagé d’avoir tant appris de Dieu Lui-même, je retournai donc à mon lit douillet, où je me réveillai. Encore troublé par ces révélation, j'entreprit de coucher par écrit ce message de Dieu Lui-même.

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Livre 2 : Aristote et Christos

Copistes et théologiens de Rome s'activent à recopier et traduire les textes anciens.
Patience.
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